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Un blogueur franco-vietnamien menacé de déportation

Au Vietnam, les médias sont détenus par l'Etat[Vietnam News Agency / AFP]

Un blogueur dissident franco-vietnamien a été arrêté au Vietnam et doit être déporté après avoir été privé de sa nationalité vietnamienne.

Le Vietnam est un pays où les opposants sont fréquemment emprisonnés, mais Pham Minh Hoang, 62 ans, est le premier dissident à se voir retirer sa nationalité vietnamienne dans l'histoire moderne du pays.

Son épouse, Le Thi Kieu Oanh, a indiqué à l'AFP que la police avait fait irruption à leur domicile de Ho-Chi-Minh-Ville vendredi et avait emmené son mari. Les policiers l'ont informée qu'il serait déporté samedi, a-t-elle ajouté.

Ancien prisonnier politique et professeur de mathématiques, M. Hoang avait émigré en France en 1973 mais était rentré au Vietnam après 27 ans, pour exercer comme professeur de mathématiques à l'Université polytechnique de Ho-Chi-Minh-Ville. Il avait été condamné en 2011 à trois ans de prison pour tentative de subversion, mais avait été libéré au bout de 17 mois et condamné à trois années d'assignation à résidence.

Les autorités lui reprochaient une série d'articles rédigés sous le nom de plume Phan Kien Quoc. D'après l'accusation, ces écrits portaient atteinte à l'image du pays et visaient à renverser le gouvernement. Une source diplomatique française a indiqué que les responsables consulaires étaient en contact avec les autorités pour tenter d'avoir accès à M. Hoang.

L'ambassade de France à Hanoi a appelé le Vietnam à respecter la liberté d'expression. M. Hoang avait indiqué ce mois-ci à l'AFP que son passeport français avait expiré et qu'il voulait rester au Vietnam pour prendre soin de son frère aîné handicapé et de la mère de son épouse.

Son épouse a affirmé samedi qu'elle resterait au Vietnam pour prendre soin de leurs proches. Au Vietnam, blogueurs, avocats et militants accusés d'activités antigouvernementales séjournent régulièrement derrière les barreaux. Les médias sont détenus par l'Etat mais depuis quelques années, les dissidents se servent des réseaux sociaux pour faire entendre leur voix.

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