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Echec des négociations inter-chypriotes

Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, photographié le 30 juin 2017  en Suisse, est "profondément déçu" de l'échec des négociations inter-chypriotes [Fabrice COFFRINI / AFP] Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, photographié le 30 juin 2017 en Suisse, est "profondément déçu" de l'échec des négociations inter-chypriotes [Fabrice COFFRINI / AFP]

Le dernier round des négociations inter-chypriotes, organisées en Suisse, s'est conclu sans accord vendredi matin à l'aube, échouant à débloquer un conflit vieux de plus de 40 ans, a annoncé le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres.

«Je suis profondément déçu de vous informer que malgré l'engagement et la détermination de toutes les délégations et des différentes parties sur place (...), la Conférence sur Chypre s'est conclue sans parvenir à un accord», a annoncé Antonio Guterres aux journalistes présents dans la station alpine de Crans-Montana. Hébergées dans cette station de sport d'hiver suisse depuis le 28 juin, sous l'égide de l'ONU, ces négociations inter-chypriotes étaient considérées comme la meilleure chance depuis longtemps pour mettre fin à la division de l'île méditerranéenne depuis 1974.

Antonio Guterres lui-même avait semblé très optimiste quand il avait rejoint pour la première fois ces négociations, la semaine dernière. Il avait alors parlé de discussions «hautement productives» et avait pressé les rivaux chypriotes de saisir «une occasion historique de parvenir à un accord équilibré pour un conflit qui a divisé Chypre depuis de trop nombreuses décennies». Mais le ton avait ensuite vite changé, et le secrétaire général de l'ONU est revenu à Crans-Montana jeudi matin pour tenter de débloquer une situation apparemment tendue.

«Un accord n'était pas possible»

Lors de la journée de jeudi il a ainsi rencontré en tête-à-tête le président chypriote Nicos Anastasiades et le dirigeant turc-chypriote Mustafa Akinci, ainsi que les ministres des Affaires étrangères et européennes des «garants» de la sécurité de l'île (Grèce, Turquie et Royaume-Uni, l'ex-puissance coloniale). La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, est également venue participer aux négociations pour manifester le soutien de l'UE au processus.

Le vice-président américain, Mike Pence, s'est adressé par téléphone à MM. Anastasiades et Akinci pour leur demander de «saisir la chance historique de réunifier l'île», a fait savoir la Maison Blanche. Après avoir fait durer ces négociations jusqu'aux premières heures de vendredi et son départ pour le G20 à Hambourg en Allemagne, Antonio Guterres a cependant dû reconnaître que les discussions étaient toujours dans l'impasse. «Il était évident qu'il y avait toujours une grande distance entre les délégations sur un certain nombre de questions, et un accord n'était pas possible», a-t-il ajouté, sans plus de précision. «Mais cela ne signifie pas que d'autres initiatives ne peuvent pas être organisées afin de régler cette question chypriote», a insisté Antonio Guterres.

«Hurlements»

Peu après l'annonce de l'échec, une source proche des négociations a confié à l'AFP que, durant les échanges, «il y a eu des gens qui hurlaient, beaucoup d'émotions». Un précédent round de discussions s'était tenu en janvier, déjà en Suisse, mais là aussi sans résultat, les parties ne s'entendant pas sur la sécurité du futur Etat, sujet qui, cette semaine encore, a exacerbé les tensions entre les délégations chypriotes rivales.

Chypre, qui compte un million d'habitants, est divisée depuis que l'armée turque a envahi en 1974 la partie nord de l'île, en réaction à un coup d'Etat qui visait à rattacher le pays à la Grèce et qui avait suscité une vive inquiétude dans la minorité chypriote turque.

Depuis, la République de Chypre, admise au sein de l'Union européenne en 2004, n'exerce son autorité que sur la partie sud où vivent les Chypriotes grecs. Les Chypriotes turcs habitent eux la République turque de Chypre du Nord (RTCN), reconnue uniquement par Ankara, où la Turquie stationne quelque 35.000 soldats. C'est cette présence militaire qui représente la principale pierre d'achoppement d'un accord. Nicosie, soutenue par Athènes, réclame un calendrier clair pour le retrait progressif des troupes turques.

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