Pékin a décidé de censurer certaines références à Winnie l’ourson sur les réseaux sociaux chinois. Aucun motif officiel n'a été avancé, mais sa ressemblance avec le président Xi Jinping serait en cause.
Ce lundi 17 juillet, les utilisateurs de Weibo (le Twitter chinois) pouvaient encore partager des images de l’ourson jaune ainsi que son nom sur le réseau social, mais tout commentaire était bloqué par un message d’erreur avertissant l’internaute que «ce contenu est illégal».
Le même message apparaît sur Messenger, tandis que WeChat (l’équivalent chinois de Whatsapp) a tout bonnement supprimé ses autocollants à l’effigie du gentil nounours, créé par le britannique A.A. Milne en 1926.
«Pauvre petit Winnie. Quel mal a donc fait cet adorable ourson amateur de miel ?», s’est interrogé un internaute sur Weibo. Il serait simplement coupable d’une trop grande ressemblance avec le chef d’Etat chinois, Xi Jinping.
Les premières comparaisons entre l’ourson rondouillard et le chef de la deuxième puissance économique mondiale ont fait leur apparition en 2013, lorsque des internautes ont superposé une image de Xi Jinping et de l’ancien président américain Barack Obama avec celle de Winnie et de son fidèle acolyte Tigrou.
China censors Winnie the Pooh and Tigger after a viral campaign of online satire lampoons paunchy Xi Jinping and praises lanky Obama. pic.twitter.com/tdeGTDXTUa
— Gianni Riotta (@riotta) 16 juillet 2017
Rebelote un an après, lorsque des plaisantins ont comparé le président chinois et le premier ministre japonais Shinzo Abe à Winnie serrant la patte de l’âne Bourriquet, et encore en 2015, lorsque l’image du président chinois passant en revue ses troupes a été associée à celle du nounours debout dans une décapotable. Cette dernière image a été «la photo la plus censurée de l’année» en 2015, selon le portail d’analyse politique Global Risks Insight.
Chinese Internet users FTW. #APEC2014 pic.twitter.com/6wFDvhlaNv
— Josh Chin 李肇华 (@joshchin) 10 novembre 2014
The most censored meme in China 2015: Winnie the Pooh in a toy car https://t.co/D9D6Kepku8 pic.twitter.com/xiIxj52Sjx
— Fenella Sung (@FenellaSung1) 8 janvier 2016
La censure de l’ourson arrive dans un contexte politique crucial pour la Chine : en effet, le congrès quinquennal automnal du Parti communiste chinois se tiendra cette année, et le président devrait y obtenir un nouveau mandat à la tête du pays. C’est en vue de cette réélection que les censeurs chinois veillent à préserver l’image de celui qui sera peut-être président jusqu’en 2022 de toutes comparaisons avec cet ourson célèbre pour son manque de jugeote.