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Kirghizistan : selon une étude, une femme sur cinq est enlevée pour être mariée

Malgré l'interdiction de cette pratique, de nombreuses femmes sont enlevées chaque année dans le pays pour être mariées de force. Malgré l'interdiction de cette pratique, de nombreuses femmes sont enlevées chaque année dans le pays pour être mariées. [© VYACHESLAV OSELEDKO / AFP]

Au Kirghizistan, environ une femme sur cinq est enlevée pour être mariée de force, selon une étude publiée mercredi.

Des enlèvements purs et simples, comme il en existe également en Arménie, en Éthiopie, au Kazakhstan ou encore en Afrique du Sud, et alors même que c'est strictement interdit par la loi. C'est en tout cas ce que révèlent des recherches menées par l'Université Duke, à Durham, en Caroline du nord, aux Etats-Unis.

La pratique est courante dans les milieux ruraux, connue sous le nom d'«ala kachuu» qui signifie «prendre et s'enfuir». Le futur mari sequestre une jeune femme, voire plus jeune encore, chez lui puis la force à écrire une lettre de consentement, et enfin, lui inflige un coup de façon à ce qu'elle garde une «cicatrice de mariage» sur le visage.

La plupart du temps, selon le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), le viol est également utilisé comme arme, afin d'éviter que la jeune femme ne s'enfuie. Accablée par la honte, elle ne rentre pas dans sa famille.

Entre 16 et 23 % des femmes krighizes enlevées

Selon un rapport de l'Université centrale d'Asie (UCA), «dès l'enlèvement, les filles ne sont plus considérées comme vierges. Dès lors, elles appartiennent ainsi à leur ravisseur».

Entre 16 et 23 % des femmes kirghizes sont ainsi enlevées chaque année, avec un pourcentage bien plus élevé si l'on compte uniquement certaines ethnies, dans lesquelles un tiers des mariages est la conséquence d'un rapt.

De plus, ces jeunes femmes ont tendance à être plus jeunes (19 ans en moyenne) que celles qui se marient par amour ou par mariage arrangé. Ainsi, au Kirghizistan, une fille mariée sur dix l'est avant même d'avoir 18 ans, selon l'organisation «Filles, pas épouses», soit 12 % des filles mariées avant l'âge adulte, selon l'Unicef (en 2016).

Les naissances affectées

L'étude fait également été du poids moins important des bébés nés de ces unions. Ces derniers pèsent en effet 80 à 190 grammes de moins que ceux nés des mariages arrangés.

Or, il a été prouvé que les bébés moins lourds à la naissance avaient plus de risques d'être malades, de moins réussir scolairement et d'être moins bien payés ensuite. 

Selon le professeur d'économie Charles Becker, le traumatisme psychologique dont souffrent ces femmes serait à l'origine de la taille et du poids de ces enfants.

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