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La consommation de viande crée des zones mortes dans les océans

Des poissons morts en raison de la pollution de l'eau (illustration). [HOANG DINH NAM / AFP]

L'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) a annoncé cette semaine la découverte dans le Golfe du Mexique de la plus grande «zone morte» jamais repérée dans l'océan.

Une «zone morte», comme son nom l'indique, est une zone de l'océan dans laquelle toute trace de vie (poissons, crustacés, coraux, planctons...) a disparu, en raison de l'absence d'oxygène.

Celle qui a été repérée dans le Golfe du Mexique serait bien plus importante que celle que l'on connaissait déja dans la même région, dont la superficie atteignait déja 22.000 kilomètres carrés, soit un peu moins que la taille de la Belgique. Elle pourrait même dépasser la plus grande zone morte recensée dans le monde, dans la baie du Bengale, qui fait 60.000 km2.

Des millions de tonnes de déchets d'origine animale dans l'océan

Selon l'ONG américaine Mighty, à l'origine d'un vaste rapport sur l'apparition de cette nouvelle zone morte, le producteur de viande Tyson Foods, basé dans l'Arkansas, serait l'un des principaux responsables du phénomène. Il s'agit du principal producteur de boeuf, de poulet et de porc, et fournit des supermarchés et chaînes de fast-food comme McDonald's ou Walmart. 

Au total, sa production de viande a généré 55 millions de tonnes de fumier en 2016, qui se sont déversés dans l'océan, contribuant à l'apparition de zones mortes. Car selon les scientifiques, le péhnomène est dû en grande partie aux déjections animales, ainsi qu'aux engrais utilisés pour produire les aliments destinés à nourrir les bêtes qu'elles contiennent. Ceux-ci se retrouvent dans les océans via les eaux usées.

Ces engrais et les nitrates présents dans le fumier favorisent un développement excessif des algues, qui aspirent l'oxygène environnant, et en consomment encore plus lorsqu'elles se décomposent après leur mort.

Au total, les zones mortes représentent à ce jour près de 245.000 km2. Et elles ont connu une progression inquiétante au cours des dernières années, faisant planer une menace majeure sur la planète. D'autant que la consommation de viande devrait augmenter au cours des prochaines années.  

«Ce problème s'aggrave de plus en plus et les tentatives de régulation n'ont pas réduit l'étendue de cette pollution, a déclaré Lucia von Reusner, de l'ONG Mighty, au Guardian. Les pratiques de ces entreprises devraient être bien plus respectueuses de l'environnement. Et une réduction de la consommation de viande est absolument nécessaire pour réduire le fardeau qui pèse sur l'environnement». 

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