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Berlin estime ne pas avoir à verser de réparations de guerre à la Pologne

Cette nouvelle dispute germano-polonaise s'inscrit dans le contexte de tensions croissantes[Daniel ROLAND / AFP]

L'Allemagne n'a pas à verser de réparations de guerre à la Pologne, le sujet étant réglé «depuis 1953», a déclaré vendredi le gouvernement allemand après que Varsovie a indiqué avoir le «droit» d'en réclamer.

«Du point de vue du gouvernement fédéral, il n'y a aucune raison de douter de la validité juridique de la renonciation aux réparations de 1953. Dès lors, pour nous, cette question est définitivement réglée d'un point de vue légal et politique», a déclaré Steffen Seibert, le porte-parole de la chancelière Angela Merkel.

Il a souligné que Varsovie «a confirmé (renoncer aux réparations) à plusieurs reprises, en 1970 et 2004 notamment».

Le gouvernement polonais dispute la validité de l'abandon des demandes en 1953, estimant que Varsovie, alors membre du bloc communiste, agissait sous pression de l'URSS. La Première ministre polonaise Beata Szydlo, issue du parti conservateur nationaliste PiS, a estimé jeudi que son pays avait «droit» à des réparations mais que la «décision politique» d'en demander n'avait pas encore été prise.

La relance de cette question intervient aussi après que le chef du parti conservateur au pouvoir Jaroslaw Kaczynski a accusé l'Allemagne de rejeter sa responsabilité pour le dernier conflit mondial.

«Les Allemands n'oublieront jamais»

Le porte-parole d'Angela Merkel a à ce titre souligné que l'Allemagne «assume sa responsabilité pour la Seconde Guerre mondiale» et qu'il ne peut «y avoir aucun doute à ce sujet». «L'Allemagne a attaqué la Pologne. C'était le début de la Seconde Guerre Mondiale déclenchée par l'Allemagne nationale-socialiste et le début de crimes inimaginables commis contre notre voisin polonais», a-t-il rappelé au sujet de l'invasion de la Pologne le 1er septembre 1939.

«Les Allemands n'ont pas le droit d'oublier et n'oublieront jamais ce qui a été fait à la Pologne au nom de notre peuple», a-t-il ajouté.

Cette nouvelle dispute germano-polonaise s'inscrit dans le contexte de tensions croissantes entre Varsovie et l'UE qui s'inquiète de l'évolution de l'Etat de droit dans ce pays en raison de réformes controversées.

Angela Merkel a ainsi indiqué fin août ne pas «pouvoir se taire» face aux atteintes à l'Etat de droit chez son voisin. La Commission européenne menace aussi de déclencher l'application de l'article 7 du traité de l'UE si la Pologne maintenait ses réformes en l'état.

Cette procédure inédite peut aboutir à une suspension des droits de vote du pays au sein du Conseil de l'Union.

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