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Irma : le CNES active plus de 20 satellites pour aider les secours

Après Cuba, Irma devrait remonter vers la côte sud-est des Etats-Unis, frappant d'abord la Floride dimanche puis la Géorgie et la Caroline du Sud.[AFP - Image d'illustation]

Le Centre national d'études spatiales (CNES) a activé plus «de vingt satellites, optiques ou radars» afin d'aider les secours après le passage de l'ouragan Irma, a indiqué à Toulouse son président Jean-Yves Le Gall.

Cette activation s'inscrit dans le cadre de la charte internationale «espace et catastrophes majeurs» née en 1999 et qui regroupe aujourd'hui 16 agences spatiales, a précisé M. Le Gall, qui s'exprimait jeudi soir, en marge des célébrations avec la Nasa du 25e anniversaire de l'altimétrie. Les satellites optiques doivent permettre d'observer et de prendre des photos des zones sinistrées tandis que les radars optiques permettront de suivre les inondations, a expliqué M. Le Gall.

«Tous les satellites sont mobilisés pour fournir aux équipes de secours les informations dont ils ont besoin», a-t-il ajouté. Cet ouragan «est une conséquence d'un réchauffement des océans», a souligné Michael Freilich, directeur des sciences de la Terre à la Nasa. Dans cette région, l'océan atlantique est habituellement à 26/ 27 degrés mais il est «actuellement à 31 degrés», selon le responsable de l'agence spatiale américaine. «L'ouragan lui-même prend encore de la puissance dans l'évaporation à la surface», a ajouté M. Freilich, constatant que «le golfe du Mexique est particulièrement chaud».

La montée des océans

L'ouragan le plus long jamais enregistré de cette intensité dans le monde a été rétrogradé en catégorie 4 vendredi par le Centre national des ouragans américain, selon lequel le danger reste extrême. Il est accompagné de vents de 250 km/h. Après Cuba, Irma devrait remonter vers la côte sud-est des Etats-Unis, frappant d'abord la Floride dimanche puis la Géorgie et la Caroline du Sud. «Pour un ouragan, plus la température des océans est élevée, plus c'est en profondeur, jusqu'à 50 m, plus vous aurez quelque chose d'extraordinaire lors d'une tempête tropicale», a complété Marc Pircher, ancien directeur du CNES à Toulouse.

L'altimétrie qui permet de mesurer la hauteur des océans, est née avec le lancement des satellites TOPEX/POSEIDON (1992) suivi de JASON-1 (2001), ENVISAT (2002) et JASON-3 (2016). Cette spécialité a permis d'observer la façon dont les océans se comportent. Elle se pose aujourd'hui avec l'océanographie parmi les maillons fondamentaux d'une «meilleure connaissance du climat et des prédictions de ce qui peut se passer», selon M. Le Gall. «L'altimétrie a pu mettre en évidence l'augmentation du niveau des océans de 3,2 mm par an (8 cm en 25 ans). Ce n'est pas beaucoup, 3,2 mm. Mais sur des zones gigantesques, ça change l'hydrodynamique des océans et cela peut conduire à des phénomènes extrêmes», a relevé M. Le Gall.

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