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83 % de l'eau du robinet est contaminée au plastique

Aux Etats-Unis, 94 % de l'eau du robinet contiendrait des fibres de plastiques, selon Orb Media. Aux Etats-Unis, 94 % de l'eau du robinet contiendrait des fibres de plastiques, selon Orb Media. [© FRANCK FIFE / AFP]

Santé !... ou pas. Dans une douzaine de pays répartis sur cinq continents, l'eau du robinet serait contaminée par des matières plastiques, selon une récente enquête du site Orb Media.

Transformé au fil du temps en millions de particules microscopiques, susceptibles de s'éparpiller absolument n'importe où, le plastique menace aujourd'hui la vie dans les océans, les cours d'eau et les lacs. Mais la faune aquatique n'est pas la seule concernée par cette invasion de polystyrène : la santé des humains pourrait aussi en pâtir.

Des milliers de bouts de plastique ingérés chaque année

De New York à Bombay, en passant par Paris, les analyses de dizaines d'échantillons d'eau du robinet, effectuées par l'ONG Orb Media, ont en effet révélé une vérité accablante : en moyenne, plus de quatre échantillons sur cinq (83 %) étaient contaminés par des fibres plastiques.

Un chiffre qui varie en fonction des pays. Les Etats-Unis arrivent ainsi tristement sur la première marche du podium, avec 94 % de ses échantillons testés positif au plastique. En queue de peloton, les pays européens – France, Royaume-Uni, Allemagne... – enregistrent des taux moins élevés mais tout aussi alarmants, à hauteur de 72 %.

«Une personne qui boit deux litres d'eau par jour – ou des boissons comme du café, du thé et des sodas – peut ingérer jusqu'à huit fibres de plastique. Soit plus de 2.900 par an», souligne l'équipe d'Orb Media.

Seulement 20 % du plastique sont recyclés

Or, les microparticules de plastique présentes dans l'eau constituent un danger direct pour la santé humaine. Et ce, pour deux raisons : elles peuvent, d'une part, s'infiltrer dans les moindres recoins de l'organisme, et d'autre part, transporter des agents pathogènes. Surprise, il serait donc possible de tomber malade en ne buvant que de l'eau.

Répercussion indirecte : les microparticules de plastique tendent à se retrouver dans la consommation humaine par le biais des aliments. A commencer par les fruits de mer, qui en contiennent littéralement, mais également les viandes : un bœuf qui boit de l'eau contaminée au plastique serait susceptible de contaminer par ricochet l'humain qui mange.

Mais d'où viennent ces bouts de plastique microscopiques ? Près de 300 millions de tonnes de plastique sont produits chaque année, et seuls 20 % sont recyclés ou incinérés. C'est donc une quantité astronomique de polymères en tous genres qui finit par se mêler à l'air environnant, aux sols terrestres ou à l'environnement marin.

Autres facteurs à blâmer : les eaux usées des machines à laver (qui contiennent des fibres de vêtements synthétiques et de cosmétiques), la prolifération des sacs en plastique, ou encore la peinture utilisée pour revêtir les routes et les infrastructures.

L'eau en bouteille, une fausse bonne idée ?

Reste que l'alternative à l'eau du robinet, à savoir celle en bouteille, présente elle aussi des inconvénients. D'abord, son contenant est fait de plastique, certes recyclable mais pas toujours recyclé, et donc néfaste pour l'environnement – et l'homme – une fois jeté. Aussi, et c'est un comble, l'eau embouteillée se mélange aux molécules de la matière de ladite bouteille, et contient par conséquent... des résidus de plastique, elle aussi.

Faut-il donc ne boire que de l'eau de pluie ? Ce serait l'idéal, recommande Orb Media. A condition que les pluies ne soient pas devenues trop acides du fait du réchauffement climatique.

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