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L'Académie des sciences s'alarme du sort de la biodiversité

Parmi les 85.600 espèces animales et végétales (une fraction seulement du total) recensées par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), environ 24.300 sont considérées comme menacées d'extinction.[AFP]

Grands mammifères, forêts ou micro-organismes... le changement du climat annonce des temps incertains pour les animaux et les végétaux, souligne l'Académie des sciences française dans un rapport publié lundi, qui rappelle que cette biodiversité est nécessaire à l'Homme.

«Le réchauffement climatique observé au 20e siècle affecte déjà tous les niveaux d'organisation écologiques», constate l'institution, appelant à plus de recherches pour mieux cerner ces facultés d'adaptation.

«L'Histoire de la Terre a déjà vu des transformations rapides, les organismes ont déjà répondu à des changements climatiques, par des migrations d'arbres par exemple», souligne l'écologue Sandra Lavorel, co-responsable de cette synthèse. «Mais la différence aujourd'hui c'est la présence de l'Homme, qui complique tout».

Parmi les 85.600 espèces animales et végétales (une fraction seulement du total) recensées par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), environ 24.300 sont considérées comme menacées d'extinction.

Les causes premières sont connues: agriculture intensive, déforestation, urbanisation, surexploitation des ressources, espèces invasives. «Auxquelles s'ajoute le climat», enchaîne l'écophysiologiste Yvon Le Maho, autre coordinateur du rapport.

Un grand hamster d'Alsace  [GERARD BAUMGART / AFP/Archives]
Un grand hamster d'Alsace

 

Exemple favori de cet expert en adaptabilité animale: le «scénario catastrophe» vécu par le hamster d'Alsace. D'abord victime de la monoculture de maïs, pauvre en vitamine B3, puis d'un climat sans neige exposant son terrier aux pluies accrues, il a fini par cannibaliser ses petits.

Autre cas, les mésanges, dont la reproduction est menacée par des printemps précoces privant les petits de chenilles - déjà muées en papillons.

Premières cibles d'un climat déréglé, la mégafaune, à démographie lente, et les écosystèmes sensibles (zones humides, milieu marin...).

Des espèces, «aptes à la dispersion» pourront suivre les déplacements du climat, comme le montre déjà la montée vers le nord de la chenille processionnaire du pin. Mais les arbres auront plus de mal, «avec des risques marqués de déséquilibre végétation-climat pour des décennies ou des siècles».

Que se passera-t-il avec les espèces qui ne pourront bouger, notamment pour cause de fragmentation des milieux? Quid de la désynchronisation entre les plantes et leurs pollinisateurs?

«Nous ne sommes qu'au début» du changement climatique, note Sandra Lavorel. «Températures, sécheresses, évolution des durées jour/nuit... Que produira leur combinaison? Nous avons des inquiétudes sur les capacités de réponse» du vivant, ajoute cette spécialiste des écosystèmes de montagne.

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