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Qui était Abou Bakr al-Baghdadi, l'ancien chef de Daesh ?

«Abou Bakr al-Baghdadi est mort», a confirmé Donald Trump, ce dimanche 27 octobre. Le chef de Daesh a trouvé la mort lors d'une opération militaire de l'armée américaine dans le nord-est de la Syrie. Une information qu'a confirmée l'organisation terroriste quatre jours plus tard avant de désigner son nouveau leader.

Le monde l'avait découvert le 29 juin 2014, lorsqu'il avait proclamé le califat de l'Etat Islamique en Syrie et en Irak, lors d'une de ses rares apparitions publiques, à la mosquée de Mossoul (Irak). Contrairement à l'ancien chef d'al-Qaida, Oussama Ben Laden, le leader de Daesh entretenait un épais mystère autour de sa personne.

Son intervention d'une demi-heure à la mosquée de Mossoul avait ainsi fait l'objet d'un dispositif drastique, comme l'a raconté un témoin à Newsweek : «à la minute où al-Baghdadi est arrivé, le réseau mobile a été coupé. Des gardes armés ont bouclé la zone. Il a été fermement demandé au public de ne prendre aucune photo ou vidéo, et de ne pas quitter la mosquée, même une demi-heure après son départ».

Selon certains témoignages, Abou Bakr al-Baghdadi allait jusqu'à porter un masque lorsqu'il s'adressait aux commandants de Daesh, ce qui lui a valu le surnom de «cheikh invisible». Mais malgré le mystère qui l'entoure, certains éléments de sa vie ont filtré, notamment à travers le témoignage de ceux qui ont croisé sa route.

Capturé par les troupes américaines en Irak

Abou Bakr al-Baghdadi, dont le vrai nom est Ibrahim Awwad Ibrahim Ali al-Badri, serait né à Samarra, au nord de l'Irak, en 1971. Après avoir vraisemblablement effectué son service militaire au sein des troupes de Saddam Hussein, il se serait installé à Bagdad à l'âge de 18 ans pour étudier. Certains témoignages affirment qu'il aurait alors commencé à officier en tant qu'imam.

Les origines de sa radicalisation restent incertaines. Selon certains, il était déjà militant jihadiste sous le règne de Saddam Hussein. Pour d'autres, il se serait radicalisé après l'arrivée des troupes américaines en 2003, contribuant à créer le groupe terroriste Jamaat Jaish Ahl al-Sunnah wal Jamaa.

Peu après, il a été capturé lors d'un vaste coup de filet antiterroriste par le troupes américaines et interné un ou deux ans dans le camp de Bucca. C'est là qu'il aurait commencé à fréquenter plusieurs dirigeants d'al-Qaida, et qu'il aurait acquis de solides connaissances en termes stratégiques et idéologiques.

Des débuts au sein d'al-Qaida

Les liens qu'il y a tissés pourraient l'avoir aidé à lancer sa carrière de jihadiste. En 2006, il rejoint l'Etat islamique d'Irak qui vient d'être créé par plusieurs groupes jihadistes, dont al-Qaida. Il gravit rapidement les échelons pour devenir le chef d'al-Qaida en Irak en 2010. En Octobre 2011, les Etats-Unis le désignent officiellement comme «terroriste», offrant une récompense de 10 millions de dollars pour des informations pouvant mener à sa capture.  

Daesh s'affranchira progressivement d'al-Qaida, cherchant notamment des sources de financement autonomes, jusqu'à devenir officiellement autonome en 2013. Al-Baghdadi refuse alors de prêter allégeance au leader d'al-Qaida, Ayman al-Zawahiri. Ce dernier exigeait que Daesh n'agisse qu'en Irak, la Syrie devant être laissée à une autre branche d'al-Qaida, le Front al-Nosra.

C'est donc en proclamant l'Etat islamique en Irak et au Levant en juin 2014 que le chef de Daesh a accédé à une notoriété internationale. Depuis, il s'est exprimé publiquement, dans un message audio daté de juin 2015, dans lequel il appelait les musulmans du monde entier à rejoindre Daesh.

Al-Baghdadi aurait vécu dans les zones situées sur la frontière poreuse entre la Syrie et l'Irak, contrôlées par Daesh. Certains pensaient qu'il se cachait dans une région de la ville de Raqqa, régulièrement ciblée par les bombardements de la coalition internationale. 

UNE RUMEUR D'ElimiNATION par l’armée russe EN 2017

Le 11 juillet 2017, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme a annoncé la mort d'Abou Bakr al-Baghdadi, sur la base d'informations communiquées par des hauts responsables de Daesh. La date de son décès n'a pas été précisée.

Quelques semaines plus tôt, le 16 juin 2017, le ministère russe de la Défense avait déclaré, dans un communiqué, avoir tué une «trentaine de chefs de guerre et jusqu’à trois cents combattants», ainsi que des «hauts dirigeants» de Daesh lors du bombardement d’une réunion de l’organisation terroriste. Abou Bakr al-Baghdadi compterait parmi les morts.

Selon les renseignements du communiqué, l’opération militaire en question aurait eu lieu dans la nuit du 28 mai dernier. Après avoir «reçu fin mai des informations sur la tenue dans la banlieue Sud de Raqqa d’une réunion de dirigeants de Daesh», dont le but aurait été «l’organisation de convois de sortie pour les combattants de Raqqa via le "corridor Sud"», le contingent militaire russe avait organisé un vol de reconnaissance par drone, avant d’envoyer les avions chargés des frappes.

Le ministère russe de la Défense avait cependant déclaré que la présence du chef de Daesh, ainsi que son décès dans ces bombardements, restaient à confirmer. La coalition internationale avait notamment indiqué être dans l’incapacité de confirmer cette information

La mort d'Abou Bakr al-Baghdadi a par ailleurs été contestée, lundi 17 juillet 2017, par le chef du renseignement kurde en Irak, Lahur Talabani. «Nous sommes à 99% sûrs qu'il est vivant», avait-t-il déclaré à Reuters. 

APPARITION DANS UNE VIDÉO EN AVRIL 2019

Le leader de Daesh avait fait une nouvelle apparition, pour la première fois en cinq ans, dans une nouvelle vidéo de propagande le lundi 29 avril 2019. Si la date à laquelle cette vidéo a été tournée n'est pas connue, Abou Bakr al-Baghdadi y déclarait «la bataille pour Baghouz est maintenant terminée», en référence au dernier réduit du groupe ultraradical dans l'est de la Syrie, tombé le 23 mars 2019. 

Donald Trump a annoncé sa mort, ce dimanche 27 octobre. Selon les informations communiquées par le président américain, al-Baghdadi a trouvé la mort lors d'une opération de l'armée américaine dans le nord-est de la Syrie. Donald Trump a confirmé que le chef de Daesh a fait exploser sa veste chargée d'explosifs pour se suicider. Il se serait tué avec ses trois enfants. 

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