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Le «Trump tchèque» grand favori des législatives

Andrej Babis est donné favori du scrutin. [MICHAL CIZEK / AFP]

Les Tchèques votent vendredi et samedi pour des élections législatives censées porter au pouvoir le parti du «Trump tchèque», qui a réaffirmé à la veille du scrutin son opposition à l'accueil des migrants et à la zone euro.

Mais la victoire d'Andrej Babis pourrait être moins décisive que prévu et même déboucher sur une période de «chaos», avertit un analyste indépendant, Jiri Pehe.

Quelque huit millions d'électeurs doivent élire les 200 députés, lors d'un scrutin qui pourrait catapulter au parlement aussi le parti SPD, anti-UE et anti-immigration, porté par le même courant que celui observé dans d'autres pays d'Europe de l'Est.

Fondateur du géant agro-alimentaire, chimique et médiatique Agrofert, M. Babis, 63 ans, également étiqueté «Berlusconi tchèque», pourrait obtenir avec son mouvement populiste ANO de 25 à 30% des voix selon différents sondages.

Critique à l'égard de la zone euro et des directives de Bruxelles auxquelles il reproche de limiter la souveraineté nationale, M. Babis n'est pour autant ni hostile à l'UE en tant que telle, ni partisan d'un «Tchéxit».

«Les Etats doivent être dirigés par les présidents et les Premiers ministres et non par (le président de la Commission européenne Jean-Claude) Juncker. Je ne veux pas d'intégration supplémentaire», a lancé M. Babis jeudi soir, lors de l'ultime débat en direct sur la télévision privée TV Nova qui l'opposait à la tête de liste du parti social-démocrate CSSD, le ministre des Affaires étrangères, Lubomir Zaoralek qui est lui pro-européen.

«Nous ne voulons pas de migrants ici»

«Nous ne voulons pas de quotas, nous ne voulons pas de migrants ici, nous voulons stopper la migration et voulons finalement avoir un Premier ministre qui dira à (la chancelière allemande Angela) Merkel et au (président français Emmanuel) Macron que la solution se trouve hors de l'Europe», a poursuivi le chef d'ANO.

M. Zaoralek était loin de dire le contraire. «Il n'y aura pas de quotas, je peux le garantir et le promettre», a-t-il affirmé. Et «personne ne nous oblige maintenant à entrer dans la zone euro».

Membre de l'UE depuis 2004, la République tchèque a conservé sa monnaie nationale, la couronne. «Notre position (face à l'adoption de l'euro) est négative. La zone euro a été un projet économique qui est devenu un projet politique», a de son côté déclaré M. Babis, avant de se dire hostile à l'idée de «payer les dettes grecques».

Suite à une campagne inhabituellement terne, jusqu'à neuf partis pourraient franchir le seuil d'éligibilité de 5% ce qui risque d'ouvrir une période d'incertitude avant la constitution d'une coalition.

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