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La rentrée fracassante des ultra-nationalistes de l'AfD au Bundestag

Les députés d'extrême-droite Bernd Bauman et Albrecht Glaser au Bundestag, le 24 octobre 2017. Les députés d'extrême-droite Bernd Bauman et Albrecht Glaser au Bundestag, le 24 octobre 2017.

Les 92 députés du parti d’extrême-droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) élus aux législatives du 24 septembre ont fait ce mardi leur rentrée au Bundestag, promettant une «nouvelle ère» pour le pays. 

Les ultra-nationalistes, dont l’arrivée à la chambre basse a suscité une onde de choc politique, ont d’emblée dénoncé «les manœuvres» des autres formations pour les mettre à l’écart. De fait, le député AfD de 77 ans Wolfgang Gottfried aurait dû ouvrir la séance inaugurale, en tant que doyen. Mais le Bundestag a revu son règlement pour éviter d’offrir cette tribune à un homme qui a qualifié l’holocauste de «mythe». 

Le titre de doyen revient donc désormais au député élu depuis le plus longtemps, et non plus au plus âgé. Un nouveau protocole qui a permis à un élu libéral de 76 ans de s'exprimer, provoquant la colère du parti d'extrême droite. 

Le député AfD Bernd Bauman a souligné que la tradition du doyen était observée depuis le XIXe siècle, et n'avait été cassée que par les nazis. «Hermann Göring a brisé cette règle parce qu'il voulait écarter l'opposition», a-t-il insisté. «Vous avez vous-même dépassé la limite du bon goût», a immédiatement répliqué un élu libéral. 

Si l’AfD n’a pas ouvert la séance, il n’en demeure pas moins la troisième force politique du pays, avec 12,6% des suffrages. Il a d'ores et déjà prévu de mener la vie dure à Angela Merkel, notamment en proposant une commission d'enquête parlementaire sur l'accueil des réfugiés.

Pour l’Allemagne, le temps des échanges policés entre partis susceptibles d’appartenir à la même coalition est terminé. D'autant que la chancelière, bien que réélue pour un quatrième mandat, se trouve très affaiblie, son parti conservateur ayant enregistré son pire score depuis 1949.

Dans le même temps, en Autriche voisine, le parti d’extrême-droite FPÖ est entré hier en négociation avec les conservateurs de Sebastian Kurz pour former un gouvernement. Deux événements au lourd poids symbolique, et révélateurs de la montée du populisme en Europe. 

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