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Tout savoir sur Soraya Saenz de Santamaria, désormais à la tête de la Catalogne

Soraya Saenz de Santamaria a défendu, auprès des sénateurs, la nécessité d'appliquer l'article 155 de la Constitution.[JAVIER SORIANO / AFP]

Vendredi soir, quelques heures seulement après la proclamation de «la République catalane comme Etat indépendant et souverain», le gouvernement espagnol a annoncé la destitution du président catalan Carles Puigdemont et la dissolution de l'ensemble de l'exécutif catalan. 

C'est alors Soraya Saenz de Santamaria, numéro deux du gouvernement espagnol, qui a été nommée à la tête de l'exécutif catalan à la place de son ancien président, le leader du mouvement indépendantiste, Carles Puigdemont.

Jeudi, elle avait ainsi défendu, auprès des sénateurs, la nécessité d'appliquer l'article 155 de la Constitution impliquant la mise sous tutelle de la Catalogne. «Le voyage de l’indépendantisme, qui ne mène nulle part, doit s’achever, pour revenir au respect de la légalité», avait-elle affirmé. Le lendemain c'est donc vers elle que s'est tourné le chef du gouvernement Mariano Rajoy pour s'assurer de la gestion quotidienne de la région. 

Une carrière politique fulgurante

Soraya Saenz de Santamaria a connu une ascension politique impressionnante. Âgée de 46 ans, originaire de Valladolid et avocate de profession, elle devient conseillère juridique de Mariano Rajoy en 2000, au moment où il occupe la place de vice-président du gouvernement. En 2004, elle intègre l'assemblée parlementaire espagnole et devient porte-parole du groupe du Parti populaire en 2008. Elle est la première femme à endosser ce rôle en Espagne.

«On compare cette provinciale, issue d’une famille modeste de Valladolid, qui a pris le premier bus pour Madrid avec son CV sous le bras, à la jeune Madonna partie du Michigan à la conquête de New York», explique Gabriela Bustelo, coauteur d'une biographie consacrée à la membre du parti populaire, interrogé par Paris Match

Une bête de travail

Pour l'historien Benoît Pellistrandi, «elle maîtrise ses dossiers et possède une capacité de travail hors norme». Appelée «killeuse» ou «dame de fer», elle incarne pourtant une certaine modération au sein du Parti populaire.

En 2016, le quotidien espagnol El Paìs estimait, dans un portrait consacré à l'ancienne juriste, qu'elle était la «femme la plus puissante d'Espagne» et qu'elle exerçait une des plus importantes influences politiques en Europe, après Angela Merkel. Soraya Saenz de Santamaria «privilégie le dialogue mais agit avec fermeté», résume Alejandra Ruiz-Hermosilla, second auteur de la biographie dans Paris Match.

Reste que le dossier brûlant de la Catalogne s'annonce comme un défi pour celle que certains voient déjà succéder à Mariano Rajoy. «Il pourrait être son Vietnam politique», avertit Alejandra Ruiz-Hermosilla.

D'autant que Carles Puidgemont, destitué par Madrid, ne compte pas renoncer facilement. «Puidgemont est et restera le président», a écrit son vice-président, Oriol Junqueras, ce dimanche dans le quotidien El Punt-Avui, dénonçant un «coup d'Etat contre la Catalogne».

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