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A partir de ce vendredi, les femmes travaillent gratuitement

Le 7 novembre 2016, une femme manifeste pour l'égalité des salaires entre les hommes et femmes. Entre 200 et 300 personnes étaient réunies Place de la République, à Paris.[THOMAS SAMSON / AFP]

Selon les calculs réalisés par la newsletter «Les Glorieuses», si les femmes étaient payées autant que les hommes, elles pourraient s’arrêter de travailler le 3 novembre à 11h44 sans perdre d’argent sur l’année 2017.

«En étant payées 15,8% de moins que les hommes (selon les chiffres publiés par Eurostat en 2017), les femmes travaillent ‘gratuitement’ pendant 39,7 jours ouvrés», explique le collectif. «Nous n’attendrons pas 170 ans pour accéder à l’égalité», ont prévenu «Les Glorieuses», reprenant un rapport du World Economic Forum (WEF) qui avait estimé, en 2016, que les femmes seraient autant payées que les hommes en 2186.

Pour dénoncer cette inégalité, la chanteuse Helena Noguerra et l’humoriste Sony Chan ont posé pour des affiches parodiques de films, destinées à sensibiliser l’opinion.

Les raisons de cette inégalité

L’étude menée par «Les Glorieuses», montre que les perspectives de carrière et la possibilité d’obtenir un salaire plus élevé pour les femmes sont entravées par le fait qu’elles «connaissent davantage d’interruptions au cour de leur carrière que les hommes». 27% des femmes en France travaillent à temps partiel contre 6% chez les hommes, d'après l'Insee (2012, Regards sur la Parité).

Les inégalités salariales s’expliquent aussi par la répartition des métiers en fonction du genre. Les femmes sont concentrées dans un ensemble de catégories d’emplois limité, peu rémunérateurs et situés dans des niveaux hiérarchiques inférieurs (tels qu’infirmière ou aide-soignante).

D’autres raisons sont à prendre en compte, telles que l’internalisation des stéréotypes et la sous-évaluation des métiers, les postes à moindres responsabilités pour les femmes donc moins rémunérés, les inégalités devant les négociations salariales et un écart qui s’accentue avec le niveau d’études.

Le collectif propose des solutions

«Les Glorieuses» proposent de s’unir en entreprise et conseillent aux femmes de négocier leur salaire ou de demander une augmentation. Le collectif cite les conseils du journal The Lily News «Négocier est une voie à double sens. Vous pensez peut-être : ‘J’ai beaucoup de chance d’avoir ce poste’. Souvenez-vous que ce poste est aussi chanceux de vous avoir».

Le collectif identifie aussi des pratiques qui permettent de favoriser l’égalisé salariale, que peuvent utiliser les entreprises. La transparence des salaires est une condition évidente pour les auteures. La mise en place d’une aide à la garde d’enfants (subventions ou structure sur le lieu de travail par exemple) permettrait d’allier vie professionnelle et vie privée.

Le collectif propose aussi de revaloriser les emplois moins bien payés et d’avoir recours à la «pratique bonus» : augmenter le salaire des femmes. Le 13 octobre 2017, en Norvège, suite à un accord entre la Fédération et l’association représentant les joueurs / joueuses, l’écart de salaires entre les footballeuses et footballeurs a été rectifié.

Un recul de l'égalité salariale en France est à noter. L'année dernière, les femmes travaillaient «bénévolement» à partir du 7 novembre à 16h34, soit quatre jours plus tôt.

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