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Le compte de la blogueuse d’extrême-droite Jenna Abrams géré par des hackers russes

L'enquête a ainsi révélé que de nombreuses publications Facebook avaient pour objectif de perturber le processus politique américain et d'alimenter les tensions sociales. [LOIC VENANCE / AFP]

La célèbre blogueuse d'extrême-droite Jenna Abrams n'existe pas. Suivi par des milliers de followers sur Twitter, son compte est en réalité la création d'une usine à trolls russe.

Cette information a été rendue publique par le Conseil sénatorial américain du renseignement à la suite de l'enquête sur l'ingérence de la Russie dans l'élection présidentielle américaine. Depuis cette révélation, son compte @Jenn_Abrams a été suspendu par Twitter et Google.

Selon le DailyBeast, le compte de Jenna Abrams avait été créé et financé  par le gouvernement russe dès 2014. A l'origine, ses tweets portant sur les selfies dénudés de Kim Kardashian ou sur des sujets liés au féminisme, lui ont permis d'accroître sa cote de popularité sur les réseaux. Certains de ses messages ont été relayés par des médias traditionnels comme le New York Times ou Buzzfeed.

Mais à la veille de l'élection, ses messages sont devenus plus politiques, divisant sa communauté de followers. Les sujets abordés par la blogueuse traitaient par exemple de la question du drapeau des confédérés, de la ségrégation ou encore du mouvement militant afro-américain contre la violence envers les Noirs, Black Lives Matter.

Le mois dernier, un autre troll russe avait avoué avoir été chargé de perturber les élections américaines. «Nous avons été contraints de regarder House of Cards en anglais. Il était nécessaire de connaître les principaux problèmes des Etats-Unis : les problèmes fiscaux, le problème des homosexuels, des minorités sexuelles ou des armes», avait témoigné ce dernier, connu sous le pseudonyme Maksim.

Alimenter les tensions sociales

Celui-ci explique également que l'«objectif n'était pas de tourner les Américains vers la Russie. Mais notre but était de les opposer à leur propre gouvernement» et «de provoquer l'agitation et l'insatisfaction envers le bilan de Barack Obama».

L'enquête a ainsi révélé que de nombreuses publications Facebook avaient pour objectif de perturber le processus politique américain et d'alimenter les tensions sociales. Selon le réseau social, près de 126 millions d'Américains ont lu au moins une de ces publications dans les deux ans précédant l'élection présidentielle.

Parallèlement, le département américain de la Justice a annoncé avoir suffisamment de preuves pour accuser six membres du gouvernement russe d'avoir piraté les ordinateurs du Comité national démocrate, quelques mois avant le scrutin.

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