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COP23 : «Les États doivent revoir à la hausse leurs objectifs pour le climat»

Les îles Fidji, qui président la COP23, ont été dévastées en 2016 par le cyclone Winston. Les îles Fidji, qui président la COP23, ont été dévastées en 2016 par le cyclone Winston. [AFP PHOTO / NEW ZEALAND DEFENCE FORCE]

Deux ans après la signature de l’accord de Paris sur le climat, les États du globe se réunissent ce lundi 6 novembre à Bonn, en Allemagne, à l’occasion d’une 23e COP.

Pour Armelle Le Comte, responsable du plaidoyer pour le climat chez Oxfam, cette conférence s’annonce d’autant plus importante qu’elle sera présidée par un pays du Pacifique, les Îles Fidji, particulièrement menacées par les conséquences du réchauffement.

Quels sont les principaux enjeux de cette COP23 ?

La COP23 doit être le moment d’amplifier les efforts en vue du premier bilan de l’accord de Paris, prévu en 2018. L’année prochaine sera une année test. Le rôle de la COP23 est notamment de définir des règles pour parvenir à de premiers résultats en 2024. Nos attentes à nous, ONG, portent notamment sur les questions de financements, pour aider les pays qui subissent fortement les impacts du réchauffement à y faire face. Le deuxième point qui nous préoccupe, c’est de faire en sorte que les États aillent plus vite en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

En quoi la présidence fidjienne fait-elle de la COP23 une COP particulière ?

C’est la première fois qu’un pays du Pacifique préside une COP. En 2016, les îles Fidji ont été touchées par un cyclone très violent, le cyclone Winston. Environ 55.000 personnes avaient été déplacées, et le coût des destructions équivalait à 1/5 du PIB du pays. La plupart de ces îles se situent au niveau de la mer, ou juste au-dessus. En termes d’urgence à agir, on peut donc s’attendre à des propos forts. Ça va donner une dimension particulière à cette COP.

Les populations des pays pauvres ont cent fois plus de risques d’être déplacées par le changement climatique. C’est en quelque sorte l’ultime injustice : ce sont ceux qui sont le moins responsable du réchauffement qui en paie le prix en premier.

Deux ans après, les objectifs de l’accord de Paris semblent-ils en bonne voie ?

En amont de la COP, les pays avaient pris des engagements. Pour l’instant, même s’ils tiennent leurs engagements, on irait vers une augmentation de 3°C. On souhaite donc que les États se préparent à revoir à la hausse leurs objectifs, qui sont insuffisants. Il faut accélérer, et nous espérons que les États arriveront avec de nouvelles propositions.

Poursuivre les négociations climatiques sans les États-Unis a-t-il encore un sens ?                                             

Évidemment le retrait des États-Unis est vraiment une insulte. Mais les États-Unis sont très isolés dans leur position. Pour l’instant ils restent dans l’accord de Paris car il y a un processus assez long pour en sortir. Et les États-Unis ne sont pas un bloc monolithique. Des villes et des États continuent d’investir en faveur du développement durable. On pense bien sûr à la Californie, à la Floride, mais aussi au Texas. Même si c’est un État qui compte beaucoup sur le pétrole, il commence à développer d’autres énergies, comme l’énergie solaire.

Quel rôle la France peut-elle jouer en faveur du climat ?

On attend qu’elle passe du discours aux actes. La France en tant qu’héritière de la COP21 doit être une force motrice, et elle doit pousser aussi l’Union européenne qui doit se donner un nouvel élan. 

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