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Libye : des migrants vendus aux enchères comme esclaves

Nombre de migrants retenus dans le centre de détention Treeq Alsika de Tripoli ont préalablement été vendus aux enchères et maltraités. [Capture d'écran vidéo CNN]

Des journalistes de la chaîne américaine CNN ont surpris en caméra cachée la preuve d'un marché aux esclaves en Libye. 

Ils ont d'abord été alertés par un de leur contact à Tripoli, la capitale du pays, en août 2017. Ce dernier leur envoie une vidéo où l'on assiste à une vente aux enchères de migrants. Alignés, plongés dans l'obscurité, ceux-ci sont bradés au plus offrant. Les prix défilent, la vente est conclue en six minutes. Les migrants «partent»pour 800 dollars (675 euros). 

Le lieu de cette salle aux enchères lugubre n'a pas été divulgué afin de garantir la sécurité de leur contact. Pendant trois mois, les journalistes américains ont travaillé à authentifier la vidéo.

Ce fut chose faite en octobre dernier. Deux journalistes se rendent alors en Libye, afin d'assister à une de ses ventes aux enchères. Leur contact les informe qu'une à deux enchères sont organisées tous les mois dans les environs de la capitale. 

Le 22 octobre, ils arpentent longuement les rues avant de tomber sur l'un de ces marchés aux esclaves.  Sous leurs yeux, douze nigérians sont vendus. 

Le reportage de CNN révèle combien les ventes aux enchères en Libye sont le lot commun de nombreux migrants. 

«Nous n'avons rien pu faire pour arrêter ca», raconte face caméra, Nima Elbagir, l'une des journalistes, visiblement émue. «C'est probablement une des choses les plus inimaginables que j'ai vu de ma vie», ajoute-t-elle.

Mordus, mutilés... les corps des migrants portent de nombreuses traces de maltraitance

L'équipe de CNN se rend ensuite à Treeq Alsika, un centre de détention de migrants à Tripoli même. 

Ils observent alors des dizaines de ressortissants du Niger, du Mali, du Nigeria ou du Ghana entassés dans une même pièce, dormant sur des matelas à même le sol. 

Interrogés, de nombreux migrants disent avoir été vendus, eux aussi.

«Ils nous ont pris pour nous faire travailler de force», témoigne l'un d'eux. «Pendant qu'on travaillait, ils nous frappaient, nous maltraitaient», ajoute un autre. 

Ils montrent alors à la caméra des traces nettes de violences, de morsures et de mutilations.

A la fin de son reportage, CNN explique avoir remis les images aux autorités libyennes qui se sont engagées à mener une enquête. 

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