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De retour à Beyrouth, Hariri acclamé par ses partisans

«C'est un moment que je n'oublierai pas !», a lancé Saad Hariri à la foule. [STR / AFP]

A son apparition, la foule surexcitée a explosé de joie : après trois semaines d'absence du Liban qui ont pris l'allure d'un feuilleton haletant, le Premier ministre démissionnaire Saad Hariri a été ovationné tel un fils prodigue par ses partisans mercredi.

Pleurs, bain de foule et selfies : rassemblés devant sa résidence de Beyrouth, des centaines de Libanais venus de différentes régions ont célébré le retour de leur dirigeant avec un mélange d'émotion et de soulagement, après un séjour énigmatique en Arabie saoudite qui a inquiété jusqu'à son propre camp.

La démission de Saad Hariri, un protégé du régime saoudien, a rapidement interprétée comme un nouvel épisode du bras de fer entre l'Arabie saoudite et son grand rival régional l'Iran. Elle a fait couler beaucoup d'encre tellement l'affaire a pris une tournure rocambolesque.

Mercredi, face à une nuée de téléphones portables brandis par ses sympathisants, Saad Hariri, en tenue décontractée, est sorti sur le perron de sa demeure, tandis qu'à l'extérieur des écrans géants retransmettaient l'événement. «C'est un moment que je n'oublierai pas !», s'est-il exclamé au milieu des vivats, sous le regard de ses collaborateurs et proches observant la scène d'un des balcons.

M. Hariri a toujours prétendu ne pas avoir été retenu contre son gré en Arabie saoudite. Mais son sourire franc et sa gestuelle détendue contrastaient avec le visage crispé et un rien abattu qu'il a affiché ces dernières semaines, notamment au cours de la seule interview accordée à Ryad. «Vous êtes ma vraie famille», a-t-il ajouté, avant de prendre un bain de foule.

Démission suspendue

En démissionnant, M. Hariri, qui est à la tête d'un gouvernement auquel participe le Hezbollah, avait invoqué la «mainmise» de l'Iran et du mouvement chiite sur les affaires du Liban. Le dirigeant a, depuis, suspendu sa démission dans l'attente de plus de consultations. 

Le Hezbollah est le seul parti libanais à ne pas avoir déposé les armes après la guerre civile (1975-1990), et son arsenal est considéré comme la principale pomme de discorde dans le pays.

La tension était telle que la France, ancienne puissance mandataire au Liban, est intervenue et, selon les analystes, a «volé au secours» de M. Hariri en l'invitant à quitter Ryad pour Paris.

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