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Macron mise sur l'Afrique

En l'espace de trois jours, Emmanuel Macron se rendra au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire et au Ghana. En l'espace de trois jours, Emmanuel Macron se rendra au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire et au Ghana. [© PETIT TESSON-pool/SIPA]

La modernisation des relations avec le continent est une des priorités actuelles du chef de l’Etat. Mais la menace terroriste complique la tâche.

Un match en double. «L’Afrique est un continent d’avenir, nous ne pouvons le laisser seul», avait déclaré Emmanuel Macron lors de son discours aux ambassadeurs, fin août. Trois mois plus tard, le chef de l’Etat pourrait appliquer ses déclarations. Il est arrivé hier soir au Burkina Faso, pour une première tournée sur le continent, qui doit aussi le mener en Côte d’Ivoire et au Ghana. Jusqu’à jeudi, il entend plaider pour un renouvellement des relations franco-africaines, qu’il veut recentrer sur l’entrepreneuriat ou l’éducation, plutôt que la sempiternelle aide au développement. Après deux visites éclair au Mali, en mai et juillet, Macron prévoit, cette fois, de donner des gages à la nouvelle génération.

Un partenaire économique

Son allocution devant 800 étudiants,  aujourd’hui à l’université de Ouagadougou fera office de test. En effet, depuis la chute de Blaise Compaoré, chassé par la rue en 2014 mais exfiltré par Paris, la population «n’a pas une bonne image de la France», selon l’Elysée, qui a donc promis, à l’issue du discours, une séance de questions réponses «sans filtre». Une volonté de transparence qui sera suivie, le lendemain, d’un coup de projecteur  sur le monde de l’entreprise. En plus d’assister au sommet Europe-Afrique, Macron posera la première pierre du métro d’Abidjan (Côte d’Ivoire), projet pour lequel Paris a accordé un prêt record.

Au Ghana, il devrait ensuite effectuer une visite au sein de start-up. Des déplacements qui visent à placer l’économie et l’emploi au cœur du projet présidentiel pour l’Afrique. C’est aux jeunes que Macron veut s’adresser, «pour montrer qu’il appartient à une nouvelle génération, moins imprégnée du passé colonial», selon Serge Michailof, chercheur associé à l’Iris. Il s’est ainsi entouré  à l’Elysée d’un conseil présidentiel pour l’Afrique, composé de jeunes entrepreneurs binationaux en lien avec leur pays d’origine. Reste que l’atout de sa jeunesse – Macron a 39 ans, quand l’âge médian d’un Africain est de 20 – ne l’exemptera pas de critiques. Qui vont de la mainmise des pays riches sur les minerais du continent à sa formule polémique sur la natalité «encore de sept à huit enfants par femme», en passant par l’interventionnisme militaire de Paris.

Des enjeux sécuritaires

Car la menace terroriste, elle, persiste au Sahel. «Ni la France ni le Mali n’arrivent à restaurer la sécurité. Et lorsque l’armée repousse un groupe jihadiste, il ne fait que se déplacer. Il n’y a pas de suivi», explique Serge Michailof.

La situation s’est aggravée depuis deux ans, augmentant les flux migratoires – que l’Europe veut endiguer. Macron veut ainsi coordonner la lutte contre les passeurs, y compris en Libye, où des migrants sont vendus comme esclaves. Une coopération sécuritaire qui s’ajouterait au partenariat économique, afin qu’à terme, France et Afrique avancent main dans la main. 

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