En direct
A suivre

Emmanuel Macron l’international

Emmanuel Macron compte sur la position de repli adoptée par Donald Trump pour jouer un rôle prédominant sur la scène internationale. [PETIT TESSON-pool/SIPA]

Le président multiplie les initiatives, dans une volonté assumée De prendre une place de leader.

Sur tous les fronts. À peine rentré de sa tournée en Afrique, Emmanuel Macron s’envole aujoud’hui pour l’Algérie, avant de gagner le Qatar. Et, la semaine prochaine, il accueillera à Paris un sommet mondial sur le climat ainsi qu’une réunion du G5 Sahel.

Autant d’initiatives qui montrent que depuis plusieurs mois, le chef de l’Etat est omniprésent sur la scène internationale, et qu’il entend s’inscrire au coeur du jeu mondial, voire d’en prendre le leadership. Le 7 novembre, le «Time» lui consacrait même sa Une, l’imaginant comme le meneur de l’Europe. 

Un président hyperactif et volontariste

Le 7 mai 2017, l’élection d’Emmanuel Macron a été unanimement saluée par la presse internationale. Et, depuis son accession au pouvoir, il ne cesse de multiplier les rendez-vous et les sommets.

Mais surtout, il les anticipe et les préside. La semaine passée, au deuxième jour de sa tournée africaine, il a ainsi improvisé en marge du sommet Europe-Afrique à Abidjan, une réunion de neuf dirigeants, lui permettant de prendre la gouvernance contre le drame de l’immigration et de l’esclavage en Libye.

Il a répété le même procédé quelques jours plus tard, en convoquant une réunion nocturne avec ses pairs africains, afin d’accélérer le déploiement des forces militaires du G5 Sahel.

En tant que dirigeant, Emmanuel Macron est en effet convaincu que les Etats partagent une responsabilité commune. Il appartient, comme le notait «Fortune» dans son classement des personnalités les plus influentes au monde, à un nouveau groupe de «jeunes leaders mondialistes, qui voient les intérêts particuliers de leurs nations liés à l’état du monde dans son ensemble».

C’est dans ce dessein qu’il s’est aussi emparé de la lutte contre le réchauffement climatique. Le président hébergera le «One planet summit» le 12 décembre pour poursuivre les efforts engagés deux ans après la Cop 21. Cet été, il a défendu publiquement son ambition écologique, n’hésitant pas à qualifier d’«erreur» le retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris. Et, il a même lancé cette injonction au monde «Make our planet great again».

L’Europe est le second thème cher à Macron. Lors des sommets, il s’est montré volontariste quant à la refondation de l’UE, plaidant pour un ministre des finances et un budget commun de la zone euro. 

Ce lundi, il est même allé jusqu’à encourager les sociaux-démocrates allemands à se rallier à Angela Merkel, pour mener ensemble des réformes.

Une place à prendre

Au-delà de ce volontarisme apparent, Emmanuel Macron bénéficie aussi d’un contexte favorable.

Aux Etats-Unis, la première puissance mondiale, le président Donald Trump s’est retranché derrière son slogan «Make America Great Again», délaissant ainsi son traditionnel rôle de leader sur la scène internationale.

Et, sur le plan européen, si la gouvernance est d’ordinaire allemande, la mauvaise passe politique que traverse actuellement Angela Merkel, avec la difficulté de constituer un gouvernement, profite aussi au locataire de l’Elysée.

Sans compter sur un dernier repli, celui de la Grande-Bretagne, empêtrée dans les modalités de sortie de l’Union Européenne. Une fenêtre de tir qu’Emmanuel Macron semble prêt à saisir.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités