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Le Sahel face à la menace terroriste

Les leaders du mini-sommet du G5 Sahel à l issue de leur rencontre, ce mercredi, à la Celle-Saint-Cloud, près de Paris. Les leaders du mini-sommet du G5 Sahel à l'issue de leur rencontre, ce mercredi, à la Celle-Saint-Cloud, près de Paris. [PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP]

Cinq dirigeants africains étaient conviés à Paris afin de muscler la coopération et de stopper les groupes jihadistes.

Il y a urgence à agir. Le Sahel, gigantesque région africaine au sud du Sahara, est la proie d’attaques jihadistes répétées qui déstabilisent nombre de pays. Pour y mettre un terme, Emmanuel Macron a organisé hier un sommet G5 Sahel au château de la Celle-Saint-Cloud, près de Paris.

Les cinq chefs d’Etat du Mali, du Niger, du Burkina Faso, de la Mauritanie et du Tchad, ainsi que des leaders européens comme Angela Merkel ou Paolo Gentiloni, y ont acté le déploiement de cette coalition internationale naissante, créée il y a six mois, avec un seul objectif : remporter des victoires militaires dès le premier semestre 2018.

L’immense défi jihadiste

«La guerre bat son plein. Il y a des attaques chaque jour», a ainsi martelé hier le chef de l’Etat français. Afin de rendre opérationnel le G5 Sahel au plus vite et de permettre le déploiement de 5 000 hommes d’ici à début 2018, d’autres pays ont apporté leur soutien financier. 

L’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis ont ainsi respectivement promis 100 et 30 millions de dollars, en plus de l’engagement monétaire de l’UE.

Cette nouvelle force internationale, avec un quartier général à Sévaré, au Mali, agira en complément de l’opération française Barkhane menée dans le Sahel et de Minusma, la mission de l’ONU au Mali. Autant d’acteurs sur le terrain pour contrer des jihadistes très actifs.

«Avec la fin de la guerre en Syrie, il y a aura un reflux (de jihadistes) vers nous», a estimé hier, Ibrahim Boubakar Keïta, président du Mali.

Au Niger, en octobre, quatre soldats américains et douze gendarmes nigériens ont ainsi été tués.

Mais c’est toute la région du Sahel qui est ébranlée par la menace terroriste. Elle est devenue une base jihadiste depuis que la Libye a sombré dans le chaos en 2011 et que des forces liées à al-Qaida se sont emparées du Nord du Mali en 2012.

Les dernières estimations font état de 500 à 800 jihadistes dans la région. Un nombre en recul, mais ces combattants parviennent encore à affaiblir ces pays déjà fragiles.

L’investissement français

Si Paris est investi dans l’éradication de la menace terroriste, c’est pour «se prévenir d’attentats sur notre sol», a insisté hier Emmanuel Macron. La sécurité au Sahel est donc une question de sécurité internationale.

Depuis le début de son mandat, le locataire de l’Elysée considère la lutte contre le terrorisme comme sa priorité absolue. «Daesh est notre ennemi», avait-il répété lors de son premier discours aux ambassadeurs à Paris, fin août.

Surtout, Macron s’inscrit dans la continuité de François Hollande – qui avait lancé l’opération Serval en 2013 –, arguant que la sécurité du territoire est un préalable au développement économique de la région.

L’action militaire doit donc permettre une stratégie pérenne d’aide au développement, avec le versement annuel de douze milliards d’euros par la France au continent. 

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