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La Norvège décriminalise toutes les drogues

Cette politique de décriminalisation fait l'objet d'un large consensus au parlement norvégien. [PAUL J. RICHARDS / AFP]

En Norvège, la consommation et l'usage de drogues ne seront bientôt plus punis par la loi mais traités uniquement sous l'angle de la santé publique.   

Cette réforme, comme l'explique la presse du pays nordique, fait actuellement l'objet d'un large consensus politique au sein du Storting, le parlement norvégien.

Les députés travaillent ainsi et en ce moment-même sur une série de textes législatifs visant à transférer la politique antidrogue du pays, actuellement sous responsabilité du ministère de la Justice, vers le ministère de la Santé, bientôt seul compétent en la matière. 

«Nous voulons cesser de punir les toxicomanes, pour leur apporter plutôt de l'aide et un traitement», a déclaré Nicolas Wilkinson, le porte-parole en charge des questions de santé au sein du SV (parti de gauche apparenté anti-capitaliste).

Des drogues décriminalisées mais pas légalisées

«Il est important de souligner que nous ne légalisons pas le cannabis et toutes les autres drogues, mais que nous les décriminalisons», a pour sa part tenu à préciser le conservateur Sveinung Stensland (H), le vice-président du comité de Santé publique au sein du Storting.

«Le changement prendra du temps, mais cela signifie qu'il faut changer de vision  : ceux qui ont un problème de toxicomanie doivent être traités comme des malades, et non poursuivis comme des criminels en les sanctionnant avec des amendes ou des peines de prison», a-t-il ajouté. 

L'exemple du Portugal

Avant une mise en oeuvre effective de la réforme, prévue au printemps, le comité de Santé publique doit se rendre en février au Portugal. En 2001, le pays ibérique a en effet été le premier à dépénaliser l'usage de toutes les drogues. 

Si, à l'époque, cette décision avait surpris - voire choquer - l'Europe et le monde, l'expérience tend à prouver que les résultats sont globalement positifs.

Tant redouté, le scénario d'une hausse massive de la toxicomanie ne s'est pas produit. Globalement, si, en quinze ans, la consommation de drogues a légèrement augmenté chez les adultes, elle a nettement régressé chez les jeunes. 

La décriminalisation a évité de procéder à des arrestations, d'organiser des procès coûteux, ou de mettre en détention des personnes malades au frais de l'Etat.

Autant de sommes qui ont allégé les budgets police, justice, et pénitentiaire pour être allouées aux soins et traitements des toxicomanes.  

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