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L'inébranlable Vladimir Poutine

Le président Vladimir Poutine, au pouvoir depuis 17 ans, s'apprête à effectuer un quatrième mandat. Le président Vladimir Poutine, au pouvoir depuis 17 ans, s'apprête à effectuer un quatrième mandat.[Yuri KADOBNOV / POOL / AFP]

Vladimir Poutine, arrivé au pouvoir en Russie en 2000, se prépare à entamer un quatrième mandat. 

Depuis la mort de Staline, il est le dirigeant resté le plus longtemps à la tête de l’État. Le président russe a donné ce jeudi 14 décembre sa conférence de presse annuelle, sa première prestation médiatique depuis l’annonce de sa candidature, la semaine dernière, à l’élection de mars prochain. Un exercice devenu rituel, auquel le maître du Kremlin s’est prêté avec un évident plaisir. Devant plus de 1 600 journalistes, il a répondu aux questions pendant près de 4 heures, se présentant comme le garant de la stabilité du pays, mais aussi de sa grandeur retrouvée.    

Un enthousiasme intact

D’après un récent sondage, le président sortant bénéficie de 75 % d’intentions de vote. Un chiffre à prendre avec du recul, selon la politologue Anna Colin Lebedev, qui souligne la difficulté d’avoir des études fiables en Russie... tout en reconnaissant la popularité de Vladimir Poutine. Celui qui tient le pays d’une main de fer cultive en effet une image de protecteur, à travers des apparitions parfaitement orchestrées. 

«Il se présente comme le gardien d’une forteresse assiégée, menacée par les États-Unis», explique la chercheuse. Washington est en effet accusé de tous les maux, y compris des révélations sur le dopage qui vont priver la Russie de Jeux Olympiques. Grigori Rodtchenkov, qui a déclenché l’affaire, est «sous le contrôle des services spéciaux américains», a ainsi assuré le président.

Un discours qui fait mouche, en dépit d’indicateurs alarmants. Revenus réels en baisse, faible couverture sociale, infrastructures défaillantes... Rien ne semble remettre en question la légitimité de Vladimir Poutine, qui se paie le luxe de se présenter en «candidat indépendant», sans son parti Russie unie. Le président l’assure: le « grand soutien des citoyens» lui suffira.

Une impossible concurrence

Face à l’absence d’opposition forte, Vladimir Poutine ironise: «Ce n’est pas à moi de les éduquer». Il a réussi «à détruire l’ensemble de l’arène politique, avec des dispositions législatives très restrictives empêchant de créer des partis ou se présenter aux élections», explique Anna Colin Lebedev. Résultat, l’opposition officielle n’est plus constituée que par le communiste Guennadi Ziouganov et le nationaliste Vladimir Jirinovski, qui n’ont jamais critiqué ouvertement le Kremlin. 

L’un des seuls à oser la contestation frontale, Alexeï Navalny, fait l’objet de condamnations et ne pourra pas se présenter. Malgré tout, un nouveau visage émerge : celui de Ksenia Sobtchak, star du petit écran entrée récemment en campagne. «Elle sait qu’elle ne sera pas élue et agit plus en activiste qu’en femme politique : son but, c’est de mettre certains sujets sur la table», souligne la politologue. Un objectif assumé par la principale intéressée, qui a promis de «frapper à toutes les portes pour parler des choses dont personne ne parle en Russie». 

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