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Les balles en caoutchouc utilisées par la police sont trop dangereuses, selon une étude

Les balles en caoutchouc utilisées par les forces de l'ordre pour contrôler les foules peuvent causer des blessures très graves, voire mortelles.[FRANCOIS NASCIMBENI / AFP]

Des chercheurs ont déclaré que les balles en caoutchouc et en plastique ne devraient pas être utilisées pour le contrôle des populations, soulignant que ces armes sont souvent imprécises et peuvent causer la mort, des handicaps ou des blessures graves.

Généralement, les policiers sont censés diriger les armes sur les membres inférieurs des individus, mais les choses ne se passent pas toujours comme prévu, comme l'explique The Guardian.

La police espagnole a notamment utilisé des balles en caoutchouc à Barcelone lors des récentes manifestations autour des élections en Catalogne, bien que les projectiles aient été interdits à la police catalane depuis 2014.

Le rapport indique que des blessures graves peuvent être causées, particulièrement à courte distance, alors qu'à plus longue distance, les tirs sont imprécis et peuvent blesser la foule.

La même vitesse qu'une balle réelle

«Si vous êtes très proche de quelqu'un, vous pouvez le viser, mais la vitesse est la même que celle d'une balle réelle, et c'est dangereux», a déclaré Rohini Haar, co-auteur de l'étude de l'Université de Californie à Berkeley, et médecin du groupe Médecins pour les droits de l'homme. «Si [vous tirez] de loin, vous ne pouvez pas viser, même si vous essayez de frapper les pieds des gens et simplement les effrayer, ces choses ricochent, elles rebondissent, elles tournent en l'air.»

Publiée dans le journal BMJ Open par une équipe d'universitaires aux États-Unis, la recherche regroupait 26 études menées dans le monde entier depuis 1990, examinant l'impact de telles armes dans des situations allant des manifestations civiles aux arrestations criminelles.

Une vaste étude nécessaire

L'équipe indique qu'une vaste étude était nécessaire, car ni les dossiers policiers et militaires sur les décès et les blessures causés par des balles «non létales» ne sont complets ou accessibles, tandis que «les fabricants ne sont pas tenus de conserver des dossiers sur leurs blessures produites en développement, essais sur le terrain ou utilisation réelle».

Au total, les études portaient sur 1.984 personnes blessées par des projectiles, notamment des balles en caoutchouc ou en plastique, des balles en polyuréthane (une sorte de mousse) appelées AEP, ainsi que des balles en métal et en caoutchouc, en tissu ou en plastique. 15% des blessés sont restés invalides de façon permanente, le plus souvent par perte de la vue, tandis que 51 personnes (3%) sont décédées. La majorité des blessures chez ceux qui ont survécu ont été classées comme sévères. Cependant, les auteurs notent que la majorité des blessures et près de 80% des incapacités permanentes sont le résultat de balles contenant du métal. 

Un recours à la force «raisonnable»

Les balles en caoutchouc ont d'abord été remplacées par des balles en plastique au Royaume-Uni dans les années 1970, et elles ont depuis été remplacées par des AEP. Un porte-parole du Home Office a déclaré que les AEP ne sont pas conçus pour être utilisés pour le contrôle des foules, mais sont plutôt destinés à être lancés pour s'attaquer à une personne violente ou potentiellement violente.

«Il est d'une importance vitale que la police dispose des pouvoirs et des outils dont elle a besoin pour protéger la population contre de graves menaces de violence», a déclaré le porte-parole Rohini Haar. «Tout recours à la force par la police doit être nécessaire, proportionné et raisonnable dans chaque circonstance», a-t-il indiqué.

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