Depuis jeudi, le hashtag #SolidaritywithKarim se propage sur les réseaux sociaux, repris par des internautes anonymes mais également des personnalités.
Outre l’ajout du mot-dièse, l’internaute souhaitant exprimer sa solidarité, se prend en photo, une main cachant un œil.
Une image fortement symbolique. Car cette campagne fait suite à la publication de clichés de Karim, un bébé syrien qui a perdu un œil après un bombardement du régime syrien. Le nourrisson était âgé de seulement 40 jours lorsqu’il a subi de très importantes blessures lors d’un raid dans la région assiégée de la Ghouta orientale. Sa mère a également été tuée dans le bombardement.
Selon le chirurgien-neurologue Abou Jamil qui suit Karim, le bébé devrait souffrir «de séquelles» après avoir été atteint au lobe frontal et au globe oculaire gauche. «Le lobe frontral tient un rôle essentiel dans la compréhension, l’intelligence et la mémoire de l’être humain […] Il y a une possibilité de traitement, avec la thérapie comportementale et cognitive, et aussi la chirurgie esthétique. Mais pas dans la Ghouta. S’il peut sortir de Syrie, ça sera différent».
Karim, devenu symbole du drame syrien
L’histoire du jeune Karim aurait pu rester confidentielle. Mais grâce au travail d’Amer Almohibany, photographe freelance qui travaille occasionnellement avec l’AFP, le bébé est aujourd’hui devenu un symbole du drame syrien. A la mi-décembre, Amer Almohibany avait diffusé sur les réseaux sociaux une photo du nourrisson, accompagné d’un cliché le montrant lui-même, la main se cachant un œil.
I'm in solidarity with karim a syrian child two-month-old, lost his eye and broke the skull of his head and lost his mother when they came under artillery bombardment of the Assad regime on the #EasternGhouta
He lives alone without a mother.#SolidarityWithKarim
Join our campaign pic.twitter.com/13xS97N7Kx— Amer almohibany (@amer_almohibany) 17 décembre 2017
«J’avais rendu visite à l’enfant […] et son image m’a marqué avant même de prendre la photo. Elle me hantait», explique-t-il. Et de poursuivre : «le but de la campagne est de faire parvenir au monde la voix de cet enfant qui a perdu son œil et sa mère».
Des Casques blancs syriens à l'ONU
La campagne s’est effectivement propagée, les clichés de personnes se cachant un œil avec la main se multipliant via le hashtag #SolidarityWithKarim. Et le monde entier est atteint : des Casques blancs syriens jusqu’au footballeur français Franck Ribéry, en passant par l’ambassadeur de Grande-Bretagne à l’ONU, Matthew Rycroft.
#WhiteHelmets in #SolidaritywithKarim pic.twitter.com/iSzkBTpPqa
— The White Helmets (@SyriaCivilDef) 18 décembre 2017
#SolidarityWithKarim pic.twitter.com/4Ahwky16vQ
— Franck Ribéry (@FranckRibery) 21 décembre 2017
When we sit around the #UNSC & warn that inaction will mean more people are going to die. More schools bombed. More children scarred. This is what we mean.
We must see an end to the bombardment & siege of #EasternGhouta.#SolidarityWithKarim pic.twitter.com/8Io85VlDdF— Matthew Rycroft (@MatthewRycroft1) 19 décembre 2017
La rédaction allemande @BILD et turque @anadoluajansi soutiennent aussi Karim ! Bravo ! Médias français, à votre tour ! #SolidarityWithKarim pic.twitter.com/0FJ8lqSxvj
— Syria Charity (@SyriaCharity) 21 décembre 2017