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Le guide suprême accuse les «ennemis» de l'Iran d'être derrière les troubles

L'ayatollah Ali Khamenei a accusé les «ennemis» de la République islamique de s'être unis pour porter atteinte au régime.[HO / KHAMENEI.IR / AFP]

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a accusé mardi les «ennemis» de la République islamique de s'être unis pour porter atteinte au régime, a rapporté la télévision d'Etat, alors que des protestations secouent le pays depuis jeudi.

Khamenei, qui s'exprimait pour la première fois depuis le début de la contestation, a affirmé : «Dans les événements de ces derniers jours, les ennemis se sont unis en utilisant leurs moyens, l'argent, des armes, la politique et leurs services de sécurité pour créer des problèmes au régime islamique».

21 personnes tuées dans les manifestations

Au total, 21 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations contre les difficultés économiques et le pouvoir, qui ont débuté jeudi à Machhad, deuxième ville du pays (nord-est). De plus, 450 personnes ont été arrêtées à Téhéran depuis samedi.

Neuf personnes ont été tuées dans la nuit dans plusieurs villes de la province d'Ispahan (centre) lors de violences liées au mouvement de contestation qui secoue l'Iran depuis jeudi, a rapporté mardi la télévision d'Etat, portant à 21 le nombre de morts liés à ces manifestations.

Parmi ces neuf morts supplémentaires, six manifestants sont décédés dans des affrontements avec les forces de l'ordre alors qu'ils tentaient de prendre d'assaut un poste de police à Qahderijan. Un enfant de 11 ans a été tué et son père blessé par des tirs de manifestants à Khomeinyshahr alors qu'ils passaient près d'un rassemblement. Un jeune membre des Gardiens de la révolution -l'armée d'élite du régime- a par ailleurs été tué et un autre blessé par des tirs de fusil de chasse à Kahriz Sang. Les autorités avaient en outre déjà fait état lundi soir de la mort d'un policier, tué par des tirs d'une arme de chasse à Najafabad. Une centaine de personnes ont par ailleurs été arrêtées lundi soir dans la province d'Ispahan, selon la télévision d'Etat.

450 arrestations à Téhéran depuis samedi

Quelque 450 personnes ont été arrêtées depuis samedi à Téhéran, moins touchée que les petites villes iraniennes par le mouvement de protestation contre les difficultés économiques et le pouvoir qui agite actuellement le pays, a indiqué mardi un responsable, cité par l'AFP. «Deux cent personnes ont été arrêtées samedi, 150 dimanche et environ 100 lundi», a déclaré le sous-préfet de Téhéran, Ali-Asghar Nasserbakht, à l'agence Ilna, proche des réformateurs.

«Le peuple iranien répondra aux fauteurs de troubles»

Le président d'Iran Hassan Rohani, qui avait appelé au calme dimanche, a lancé un avertissement ce lundi. «Le peuple iranien répondra aux fauteurs de troubles», qui ne sont qu'une «petite minorité» selon lui.

Le président américain, Donald Trump, a, quant à lui, affirmé que «le temps du changement» était venu en Iran. Au cinquième jour du mouvement de protestation contre le gouvernement et les difficultés économiques -chômage et corruption en tête-, des petits groupes de manifestants, dont certains scandaient des slogans antirégime, se sont rassemblés lundi soir dans un quartier du centre de Téhéran sous forte présence policière, selon des vidéos de médias locaux en ligne et de réseaux sociaux.

La nuit précédente à Téhéran et dans plusieurs autres villes d'Iran, des manifestants avaient attaqué et parfois incendié des bâtiments publics, des centres religieux, des banques, des voitures de police ou des sièges du Bassidj (la milice islamique du régime).

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