Le Premier ministre thaïlandais, Prayuth Chan-ocha, a trouvé une nouvelle façon d'éviter les questions dérangeantes des journalistes en leur demandant de s'adresser à une reproduction de lui-même en carton.
Après une brève conférence de presse à l'occasion de la «journée de l'enfant» à Bangkok, lundi, le général a annoncé qu'il ne répondrait à aucune question politique. Un assistant s'est alors avancé, et a déposé à sa place, en face du micro, une silhouette cartonnée grandeur nature à l'effigie du premier ministre.
«Si vous voulez prendre une photo, ou poser des questions sur la politique ou les conflits, demandez à ce type. Bye Bye»
Il tourne alors les talons et s'éloigne, laissant derrière lui sa silhouette en carton, sous les regards amusés et les rires des journalistes présents. Après coup, reporters et anonymes se sont tour à tour pris en photo avec le double cartonné de Prayuth Chan-ocha.
"Başbakan bu! Buyurun buna sorun!"
Tayland Başbakanı Prayuth Chan-ocha, gazetecilerin sorularından kaçmak için basın toplantısına tam boy maketini çıkardı! Prayuth, "Siyaset ve ihtilaflarla ilgili meseleleri ona sorabilirsiniz" diyerek toplantıyı terk etti... pic.twitter.com/GPcscoQY0Q— Genel Gündem (@genelgundem) 9 janvier 2018
Peau de banane et menace contre les journalistes
Le Premier ministre - un général qui s'est emparé du pouvoir lors d'un coup d'État en 2014 - a laissé les médias sans voix. Et ce n'est pas la première fois, dans un pays où la liberté d'expression est très encadrée.
Par le passé, il s'était amusé à caresser l'oreille d'un technicien son lors d'une conférence de presse, avait lancé une peau de banane sur les caméramans et menacé, avec un humour bourru, d'exécuter tous les journalistes qui critiqueraient son gouvernement.
Lorsque Prayuth est arrivé au pouvoir, sa junte avait bénéficié d'un large soutien populaire pour avoir mis un terme à une longue période d'instabilité politique. Depuis, les critiques émergent sur le manque de transparence de son administration et ses politiques répressives. Prayuth Chan-ocha a promis des élections en novembre, même s'il a déjà retardé plusieurs fois le scrutin par le passé.