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Particules fines, pesticides, hydrocarbures... L'abécédaire de la pollution

Une usine de la périphérie de Lille, le 5 décembre 2015. Une usine de la périphérie de Lille, le 5 décembre 2015. [© DENIS CHARLET / AFP]

N’en déplaise aux climatosceptiques, l’heure n’est plus aux doutes en matière de pollution. Celle-ci a envahi notre air, notre eau, nos sols et nos assiettes. Mais de quoi parle-t-on vraiment ? Florilège des substances et des phénomènes relatifs à la pollution entrés dans le vocabulaire courant.

Particules fines

Les particules fines sont des poussières en suspension dans l'air, de composition diverse et au diamètre égale ou inférieur à 0,01 millimètre (PM10). En France, selon l'Agence pour l'environnement, quatre secteurs sont principalement à l’origine des émissions de PM10 : les activités agricoles (épandages, stockages d’effluents, remises en suspension lors des labours notamment), l’industrie manufacturière, le chauffage individuel au bois et le transport routier.

Ces particules pénètrent dans les voies respiratoires, créant des inflammations avec un effet immédiat (toux, essoufflement, maux de gorge, de tête...), plus marqué chez les personnes plus fragiles. Sont ainsi particulièrement concernés les enfants dont les poumons ne sont pas encore totalement formés, les personnes âgées dont la capacité respiratoire est plus faible, les fumeurs au système respiratoire déjà irrité par le tabac, les malades du coeur et des voies respiratoires, ou encore les femmes enceintes.

Au niveau mondial, on estime que 1,3 million de personnes meurent chaque année en raison de la pollution de l'air. En France, ce chiffre est estimé à au moins 48.000 morts par an par Santé publique France, qui précise que cela est «probablement plus». Les particules fines comptent ainsi pour près de 9% de la mortalité nationale.

Perturbateurs endocriniens

Bisphénol A, pesticides, métaux lourds... Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques présentes dans de nombreux produits du quotidien (cosmétiques, jouets, peintures, contenants alimentaires...), qui bouleversent le système hormonal et peuvent générer maladies et anomalies.

Ces substances peuvent pénétrer les organismes via les voies digestives (nourriture, boisson, maquillage, dentifrice...), respiratoires (parfums, peintures, solvants...) ou encore par la peau (mousse à raser, produits de beauté, déodorants...).

En dépit de l'appel des scientifiques, l'Union européenne a adopté en juillet 2017 une définition laxiste des perturbateurs endocriniens, moins contraignante pour l'industrie. 

Pesticides

Les pesticides (insecticides, raticides, fongicides, et herbicides) sont des composés chimiques dotés de propriétés toxicologiques, utilisés par les agriculteurs pour lutter contre les animaux (insectes, rongeurs) ou les plantes (champignons, mauvaises herbes) jugés nuisibles aux plantations. Le premier usage intensif d’un pesticide, le DDT, remonte à l’époque de la Seconde guerre mondiale.

Une grande partie des pesticides est dispersée dans l’atmosphère, soit lors de leur application, soit par évaporation ou par envol à partir des plantes ou des sols sur lesquels ils ont été répandus. Disséminés par le vent et parfois loin de leur lieu d’épandage, ils sont à l'origine d'une pollution diffuse qui contamine toutes les eaux continentales : cours d'eau, eaux souterraines et zones littorales. Et, dès lors, les terres cultivables et les aliments.

Dernier exemple de pesticide qui a fait l'actualité : le glyphosate. A la fin du mois de novembre, alors que l'Union européenne venait de renouveler la licence du glyphosate pour cinq ans, Emmanuel Macron avait assuré que l'herbicide controversé serait, en France, interdit «au plus tard dans trois ans». En cause, ses effets cancérogènes. Reste à savoir si le bannissement dans trois ans envisagé par l'Elysée est légalement réalisable.

Hydrocarbures

Composés organiques constitués exclusivement d'atomes de carbone et d'hydrogène, les hydrocarbures (gaz, pétrole, charbon, schiste...) sont les principales sources d'énergie de la planète. Ils peuvent aussi servir à la fabrication de matériaux industriels, comme le plastique. Leur utilisation massive en font une des sources les plus importantes de gaz à effet de serre.

Les déversements d'hydrocarbures peuvent avoir des répercussions sur l'environnement, notamment marin, tant par engluement physique que par toxicité. C'est le cas lors d'une marée noire, particulièrement destructrice pour les littoraux, la faune et la flore marines, mais aussi les oiseaux (mouettes, manchots...), voire certains mammifères (baleines, dauphins...). Le naufrage du pétrolier Erika, en 1999, avait par exemple causé la mort de milliers d'oiseaux marins.

Mi-décembre, le Parlement a définitivement adopté un projet de loi sur la fin de l'exploitation des hydrocarbures en France, d'ici à 2040.

Dioxyde d'azote

Le dioxyde d'azote constitue le polluant majeur de l'atmosphère terrestre. Gaz brun-rouge toxique et suffocant, à l'odeur âcre et piquante, il se forme à partir du monoxyde d'azote qui se dégage essentiellement lors de la combustion d'énergies fossiles (charbon, fuel, pétrole...). Le trafic routier est ainsi responsable de plus de 50 % des émissions d'oxydes d'azote, et le chauffage de près de 20 %.

Le dioxyde d'azote se transforme dans l'atmosphère en acide nitrique, qui retombe au sol et sur la végétation, contribuant ainsi à l'acidification de l'environnement. Au niveau de la santé humaine, inhaler du dioxyde d'azote peut entraîner une inflammation importante des voies respiratoires.

Métaux lourds

Plomb, zinc, mercure, chrome, arsenic, nickel... S'ils existent naturellement (mais en très faible quantité) dans les sols, l'eau et l'air, les métaux lourds proviennent surtout de la combustion des charbons, pétroles, ordures ménagères, mais également de certains procédés industriels (on les retrouve dans les jouets vintage, la nourriture et même certains vaccins).

Certains d'entre eux, comme le cuivre et le zinc, sont nécessaires au fonctionnement de notre organisme, à condition qu'ils soient absorbés en petite quantité. Le problème réside donc dans la dose absorbée : en excès, ces métaux peuvent représenter un risque pour la santé.

Biopersistants, ils perturbent les écosystèmes, détériorent les sols, les eaux de surface, les forêts et les cultures. Ils s'accumulent ainsi dans la chaîne alimentaire, alors même que certains sont cancérigènes pour l'Homme.

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