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Syrie : réunion à Sotchi sans réel espoir de percée vers la paix

Le président russe Vladimir Poutine (3e g) et ses homologues turc Recep Tayyip Erdogan (3e d) et iranien Hassan Rohani (g) lors d'une réunion sur la Syrie, le 22 novembre 2017 à Sotchi [Mikhail KLIMENTYEV / SPUTNIK/AFP/Archives] La diplomatie russe tente avec difficulté depuis plusieurs mois d'organiser des négociations entre régime et rebelles syriens à Sotchi.[Mikhail KLIMENTYEV / SPUTNIK/AFP/Archives]

Le Kremlin réunit mardi dans la station balnéaire russe de Sotchi des représentants de la société civile et politique syrienne, sans réel espoir de «percée» vers la paix en l'absence des principaux opposants, des Kurdes et des Occidentaux.

Ce Congrès du dialogue national syrien, qui doit s'ouvrir à 7h, a été convoqué à l'initiative de Moscou, principal soutien de Bachar al-Assad, avec l'assentiment de Téhéran et d'Ankara. Il vise à définir une nouvelle Constitution pour le pays, sujet déjà au centre des discussions infructueuses jeudi et vendredi à Vienne sous l'égide de l'ONU.

Si Moscou assure que la société syrienne sera représentée dans son ensemble, la plupart des participants sont affiliés soit au parti Baas au pouvoir, soit à ses alliés, soit à l'opposition dite «tolérée». Le gouvernement n'est pas représenté directement.

Le Comité des négociations syriennes (CNS), qui représente les principaux groupes d'opposition, a annoncé son refus de participer après l'échec des discussions de Vienne la semaine dernière. Les Kurdes, cibles d'une offensive turque, ont pris une décision similaire, douchant les espoirs d'avancées concrètes. Ces refus, après l'échec des pourparlers de Vienne sous l'égide de l'ONU, semblent confirmer l'impasse dans laquelle se trouve le règlement politique de ce conflit qui a fait plus de 340.000 morts depuis 2011.

Ils «témoignent du fait que des percées immédiates sont peu probables concernant le règlement politique en Syrie», a reconnu lundi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. «Seul un travail patient, progressif et minutieux est possible pour avancer», a-t-il ajouté. «En ce sens, le Congrès de Sotchi constituera un pas très important».

Scepticisme des Occidentaux

Sur plus de 1.600 invitations lancées, plus de 1.500 personnes sont attendues, a assuré le représentant du Kremlin pour la Syrie Alexandre Lavrentiev à l'agence TASS, y compris des rebelles à titre individuel et des Kurdes.

La diplomatie russe, à l'origine du cycle de pourparlers à Astana, au Kazakhstan, tente avec difficulté depuis plusieurs mois d'organiser des négociations entre régime et rebelles syriens à Sotchi.

Outre la réticence de l'opposition et le refus d'Ankara d'y intégrer les Kurdes, les Occidentaux se sont montrés sceptiques quant à cette initiative russe. Ils craignent qu'elle n'affaiblisse les discussions sous l'égide de l'ONU à Genève et ne vise à obtenir un accord de paix avantageant le régime de Damas, qui a repris l'avantage sur le terrain grâce au soutien militaire russe et iranien. Les Etats-Unis et la France ont fait savoir qu'ils n'enverraient pas d'observateurs à Sotchi.

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