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L’ancien directeur d’Oxfam en Haïti reconnaît avoir payé des prostituées

C’est pour «être aussi transparente que possible quant aux décisions prises durant l’enquête» qu’Oxfam a décidé de rendre public ce rapport. [AFP]

Le Belge Roland Van Hauwermeiren, ancien responsable d’Oxfam, a reconnu avoir eu des rapports tarifés avec des prostituées dans les locaux financés par l’ONG, selon un rapport établi en 2011 et rendu public ce lundi 19 février.

Avec deux autres responsables de l’organisation, le Belge avait dû démissionner à la suite d’allégations selon lesquelles les trois hommes avaient acheté les services de jeunes prostituées à Haïti, après le séisme de 2010 qui avait coûté la vie à près de 250.000 personnes.   

Selon le rapport interne de 2011, qu’Oxfam a rendu public dans une version partiellement censurée, l’ancien responsable avait admis avoir eu des rapports avec des prostituées dans son domicile haïtien, financé par l’ONG. Cette dernière avait alors proposé à son responsable en Haïti un «départ digne, à condition qu’il coopère pleinement avec le reste de l’enquête».

Une des prostituées pouvait être mineure

Le rapport concluait «qu’aucune des allégations initiales de fraude, népotisme ou recours à des prostituées mineurs n’avait pu être étayée par l’enquête» mais qu’il ne «pouvait être exclu», toutefois, que l’une des prostituées était mineure.

La semaine dernière, le Belge de 68 ans s’était défendu d’avoir organisé des orgies avec de jeunes prostituées et avait assuré ne jamais être «entré dans un bordel, une boîte de nuit ou un bar».

«Il y a eu de nombreuses tentatives d’hommes et de femmes de pénétrer dans mon domicile avec toutes sortes d’excuses pour demander de l’argent, exiger un emploi ou encore offrir des services sexuels. Mais je n’ai jamais cédé à leurs avances», avait-il déclaré dans une lettre de quatre pages rendue publique sur le site web de la télévision privée belge VTM Nieuws.

Des contacts intimes avec une dame «honorable et mature»

Il avait seulement admis avoir eu «des contacts intimes à trois reprises à (s)on domicile» mais avec une «dame honorable et mature, pas une victime d’un tremblement de terre, ni une prostituée». Il avait assuré ne pas lui avoir remis d’argent.

Le rapport démontre également que trois employés d’Oxfam ont «menacé physiquement» et «intimidé» un de leurs collègues qui était entendu pour témoigner dans cette enquête interne.

Les autorités haïtiennes vont mener leur propre enquête

C’est pour «être aussi transparente que possible quant aux décisions prises durant l’enquête» qu’Oxfam a décidé de rendre public ce rapport. L’ONG a affirmé avoir transmis aux autorités le nom des personnes soupçonnées de comportements sexuels inappropriés. Elle a également transmis le rapport intégral aux autorités haïtiennes qui souhaite mener sa propre enquête.

Vendredi 16 février, Oxfam a dévoilé son plan d’action pour s’attaquer aux problèmes de harcèlement sexuel, suite au scandale impliquant des prostituées. Ce nouveau plan a pour objectif d’identifier les abus et apaiser la polémique. 

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