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Des spécialistes de l'intelligence artificielle s'inquiètent d'un projet de «robot tueur»

Les spécialistes craignent que l'université sud-coréenne fabrique des armes autonomes. (Image d'illustration) [Capture d'écran Youtube]

Des chercheurs en intelligence artificielle (IA), issus d'une trentaine de pays différents, appellent au boycott de l'université sud-coréenne KAIST. En cause : le développement supposé d'armes autonomes, ou «robots tueurs». 

Plus de cinquante spécialistes ont signé une lettre ouverte, publiée ce mercredi 4 avril. Ils y expliquent leur refus de collaborer avec le KAIST (l'Institut supérieur coréen des sciences et technologies), ainsi que son partenaire Hanwha Systems, un conglomérat d'entreprises spécialisées dans les explosifs.

«Il a été rapporté que les objectifs de ce Centre sont de 'développer des technologies d'IA à appliquer aux armes militaires, en rejoignant la compétition mondiale pour développer des armes autonomes'», affirment les spécialistes, ajoutant qu'ils sont «très préoccupés» par cette coopération entre une université de renommée mondiale et un fabricant d'armes controversé, qui fabrique notamment des munitions interdites dans 120 pays par un traité international. 

«Des armes de terreur»

«Si elles sont développées, les armes autonomes seront la troisième révolution en matière de guerre. Elles permettront de combattre plus rapidement et à une échelle encore jamais atteinte. Elles sont potentiellement des armes de terreur», ont-ils prévenu, dans cette lettre ouverte

Shin Sung-Chul, président de l'université KAIST, a regretté ce boycott de la part des chercheurs dans un court communiqué. «Je tiens à réaffirmer que le KAIST n'a pas l'intention de s'engager dans le développement de systèmes d'armes létales autonomes et de robots tueurs». «En tant qu'institution académique, nous accordons une grande importance aux droits de l'Homme et aux normes éthiques», a-t-il assuré.

Un robot semblable déjà disponible

Or, selon le Guardian qui a exhumé un communiqué supprimé par l'université, ce physicien de formation avait déclaré le 20 février dernier que cette collaboration «constituerait une base solide pour le développement de la technologie de défense nationale». 

Une autre entreprise sud-coréenne, DaDaam Systems, a déjà mis au point un robot similaire. Baptisé Aegis, il serait «capable de détecter, de traquer et d'attaquer les ennemis». La firme espère qu'à terme, ce robot remplacera les soldats dans les zones à haut risque.

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