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Trump menace la Chine de 100 milliards de taxes en plus

Le président américain Donald Trump, le 5 avril 2018 à la Maison Blanche, à Washington [Mandel NGAN / AFP] Le conflit commercial entre la Chine et les Etats-Unis se durcit encore un peu plus. [Mandel NGAN / AFP]

Donald Trump a frappé fort jeudi en menaçant d'imposer 100 milliards de dollars de nouvelles taxes douanières sur les importations chinoises en riposte aux mesures de rétorsion annoncées par Pékin, au risque de renforcer un conflit commercial à l'issue incertaine.

«J'ai demandé au ministère du Commerce d'examiner si 100 milliards de dollars supplémentaires de tarifs douaniers seraient adaptés en application de l'article 301 (sur la propriété intellectuelle) et, dans ce cas, d'identifier les produits sur lesquels ils pourraient être imposés», a indiqué le président américain dans un communiqué.

Même s'il a clairement décidé de faire monter la pression d'un cran en répondant du tac au tac à Pékin, il ne s'agit pour l'instant que de menaces.

Le représentant américain au commerce (USTR) Robert Lighthizer a pris soin de noter dans un communiqué que, comme les mesures de rétorsion commerciale annoncées le 3 avril par les Etats-Unis qui ont provoqué l'ire et la menace de riposte de Pékin cette semaine, elles n'entreraient en vigueur qu'à l'issue d'un processus de consultation publique.

Pour autant, la perspective d'un conflit commercial en bonne et due forme inquiète les investisseurs et les cours de Bourse en ont pâti ces dernières semaines.

«Le président Trump propose une réponse appropriée à la récente menace de la Chine d'imposer de nouveaux tarifs douaniers. Après une enquête détaillée, l'USTR a trouvé des preuves irréfutables que les actions déraisonnables de la Chine menaçaient l'économie américaine», a-t-il poursuivi.

L'USTR dénonce une nouvelle fois des pratiques chinoises qui relèvent, selon les Américains, du pillage de la propriété intellectuelle des entreprises américaines qui veulent ou font affaire en Chine.

«Les économies dans le monde entier - y compris l'économie chinoise - profiteraient de l'application en Chine de politiques qui récompenseraient réellement le dur labeur et l'innovation plutôt que de poursuivre ses politiques qui distordent le secteur vital de la haute technologie», a ajouté l'USTR dans son communiqué. Et de poursuivre : «Malheureusement, la Chine a choisi de répondre par des menaces d'imposer des taxes injustifiées sur des milliards de dollars d'exportations américaines, y compris nos produits agricoles. Ces mesures feraient sans aucun doute encore plus de mal aux travailleurs, agriculteurs et entreprises américains», a poursuivi l'USTR.

Escalade des tensions

En réponse à la publication mardi par l'administration Trump d'une liste provisoire de produits importés de Chine susceptibles d'être soumis à de nouveaux droits de douane, Pékin a répliqué avec une liste visant des produits américains plus stratégiques dont le soja, l'automobile et l'aéronautique pour un montant équivalant aux premières mesures annoncées mardi par Washington : 50 milliards de dollars.

Pékin a pris soin d'établir sa liste de futurs produits à taxer pour frapper le plus durement possible des régions qui ont voté en faveur de Donald Trump, selon les experts. Une manière d'exercer un maximum de pression sur le milliardaire, qui assure qu'il briguera un second mandat.

La Chine a aussi effectué jeudi auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) une démarche officielle concernant la première série de taxes douanières prévue par M. Trump. Dans le texte chinois, publié par l'OMC, la délégation chinoise auprès de l'organisation demande «des consultations» avec Washington «concernant les taxes (et) mesures» que M. Trump projette d'appliquer «à certains produits dans divers secteurs dont la construction mécanique, l'électronique, etc, en provenance de Chine». Une «demande de consultations» est le premier pas vers une plainte formelle devant de l'organe de règlement des conflits de l'OMC.

Donald Trump s'est lancé dans une lutte sans merci contre le déficit commercial des Etats-Unis qu'il voit comme le signe de la faiblesse de ses prédécesseurs qui ont laissé le reste du monde tirer profit des Etats-Unis.

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