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Début de la reconstruction de la célèbre mosquée de Mossoul

La ministre émiratie de la Culture Noura al-Kaabi (D) et son homologue irakien Fariad Rawanduzi (C) au Musée national de Bagdad, le 23 avril 2018 [AHMAD AL-RUBAYE / AFP] La ministre émiratie de la Culture Noura al-Kaabi (D) et son homologue irakien Fariad Rawanduzi (C) au Musée national de Bagdad, le 23 avril 2018 [AHMAD AL-RUBAYE / AFP]

Les Emirats arabes unis et l'Irak ont donné lundi le coup d'envoi de la reconstruction de la mosquée al-Nouri de Mossoul et de son minaret penché, ravagés en juillet lors des combats pour la reprise de la ville aux jihadistes.

Lors d'une cérémonie au Musée national de Bagdad, la ministre émiratie de la Culture Noura al-Kaabi a annoncé que son pays financerait les travaux de reconstruction à hauteur de 50,4 millions de dollars.

«Le projet, qui durera cinq ans, ne vise pas seulement à reconstruire la mosquée, le minaret et les infrastructures mais (aussi) à donner de l'espoir aux jeunes Irakiens. La civilisation plusieurs fois millénaire doit être préservée», a-t-elle souligné.

L'accord a été signé par Mme al-Kaabi et son homologue irakien Fariad Rawanduzi en présence de la directrice de l'Unesco à Bagdad, Louise Haxthausen.

L'emblématique mosquée al-Nouri et son minaret penché du XIIe siècle --surnommé par les habitants de Mossoul «la bossue» (Al-Hadba)-- avaient été détruits en juin 2017, l'armée irakienne accusant Daesh d'y avoir placé des explosifs.

C'est dans cette mosquée que le «calife» autoproclamé de Daesh, Abou Bakr al-Baghdadi, toujours introuvable, avait fait son unique apparition publique connue en 2014.

La ministre émiratie a appelé la communauté internationale «à s'unir pour protéger les sites patrimoniaux universels, en particulier ceux dans notre région arabe, théâtre de conflits, de guerres et du terrorisme».

Un Irakien marche près des ruines de la mosquée Al-Nouri dans la Vieille ville de Mossoul, le 8 janvier 2018 [AHMAD AL-RUBAYE / AFP/Archives]
Un Irakien marche près des ruines de la mosquée Al-Nouri dans la Vieille ville de Mossoul, le 8 janvier 2018[AHMAD AL-RUBAYE / AFP/Archives]

La mosquée al-Nouri tient son nom de Noureddine al-Zinki, l'unificateur de la Syrie qui régna également un temps sur Mossoul et ordonna sa construction en 1172. Elle a été détruite et reconstruite en 1942 dans le cadre d'un projet de rénovation.

Al-Hadba, qui a conservé sa structure pendant neuf siècles, est un des seuls vestiges du bâtiment d'origine. Décoré de motifs géométriques en briques, le minaret était un emblème de la ville, imprimé sur les billets de 10.000 dinars irakiens, avant de devenir aussi un symbole du règne de Daesh lorsque les jihadistes ont planté leur drapeau noir à son sommet, à 45 m de hauteur.

«Il s'agit d'un projet ambitieux, hautement symbolique pour la résurrection de Mossoul et de l'Irak», a expliqué la responsable de l'Unesco. «Le travail a déjà commencé, le site est désormais protégé (...) afin d'éviter toute perte supplémentaire du patrimoine».

«La signature va permettre de passer à la vitesse supérieure. Il faut d'abord déminer le site, retirer les gravas, documenter avant de commencer la reconstruction de la mosquée et du minaret (...)», a-t-elle ajouté.

Les forces irakiennes ont repris Mossoul en juillet 2017, après presque neuf mois de combats pour en chasser les jihadistes.

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