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Un rappeur condamné à de la prison pour ses textes fuit l'Espagne

Selon plusieurs médias espagnols, Valtonyc, José Miguel Arenas Beltran de son vrai nom, serait parti en Belgique.[Capture d'écran Youtube]

L’Espagne a émis jeudi dernier un mandat d’arrêt international à l’encontre de Valtonyc. Le rappeur a pris la fuite pour ne pas purger une peine de prison pour «apologie du terrorisme» dans ses chansons.

Valtonyc avait jusqu’à jeudi pour se rendre à la justice espagnole. Constatant son absence, un haut tribunal espagnol a émis un mandat d’arrêt au prétexte que le rappeur, «en fuite» pourrait «se trouver dans un pays de l’Union Européenne». Selon plusieurs médias espagnols, Valtonyc, José Miguel Arenas Beltran de son vrai nom, serait parti en Belgique.

Valtonyc, âgé de 24 ans et relativement méconnu avant ces affaires judiciaires, avait été condamné à trois ans et demi de prison pour «apologie du terrorisme», «injures à la Couronne» et «menaces».

Dès mercredi, il avait annoncé dans un tweet sa volonté de «désobéir». «Demain, ils vont frapper à la porte de ma maison pour me mettre en prison. Pour des chansons. Demain, l'Espagne va se ridiculiser, une fois de plus. Je ne vais pas me laisser faire. Désobéir est légitime», avait-il écrit sur Twitter.

Lui sont reprochées les paroles de plusieurs chansons. Ainsi, Valtonyc y évoque parfois le meurtre de membres du gouvernement, de la famille royale et de partis de droite. «Qu'ils aient peur comme un garde civil au Pays Basque» ou «le roi a un rendez-vous sur la place du village une corde autour du cou», rappe-t-il en catalan dans ses textes de 2012 et 2013 qui lui ont valu sa condamnation.

Des paroles qui, aux yeux de la justice espagnole, faisaient l’apologie «incontestable» des indépendantistes basques de l’ETA. Lors d’un concert, Valtonyc avait également appelé à «tuer un garde civil».

La législation espagnole fait débat

Sa condamnation et sa fuite ont relancé le débat sur la législation espagnole sur l’apologie du terrorisme et les injures à la couronne. Ainsi, ces derniers mois, plusieurs artistes espagnols ont été condamnés pour ces mêmes motifs. C’est notamment le cas du rappeur Pablo Hasel, condamné le 2 mars à deux ans de prison pour des tweets et une chanson.

Plusieurs juristes appellent ainsi l’Espagne à respecter la législation européenne et à modifier son code pénal.

Des artistes se sont également insurgés contre cette situation, à commencer par l’acteur Javier Bardem qui a estimé, lors d’une action de soutien à un acteur convoqué chez le juge pour «offense aux sentiments religieux», que les poursuites judiciaires contre des personnes exprimant des opinions renvoyaient l'Espagne à «l'époque du franquisme», la dictature du général Franco (1939-1975).

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