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L'attaque de Liège qualifiée «d'assassinat terroriste» par le parquet

Un policier s'entretient avec des parents d'enfants dans un lycée proche de Liège, le 29 mai 2018, après l'attaque. [JOHN THYS / AFP]

La justice belge a retenu la qualification «d'assassinat terroriste et de tentative d'assassinat terroriste» pour l'attaque qui a fait trois morts mardi à Liège (est de la Belgique), dont deux policières, avant que son auteur soit abattu, a annoncé mercredi le parquet fédéral.

«Les faits sont qualifiés d'assassinat terroriste et de tentative d'assassinat terroriste», a déclaré devant la presse une porte-parole du parquet, Wenke Roggen, car «les premiers éléments de l'enquête indiquent qu'il pourrait s'agir dun attentat terroriste».

«Parmi ces premiers éléments figurent le modus operandi auquel Daesh appelle régulièrement sur internet», a poursuivi la porte-parole, rappelant que le jeune homme de 31 ans, présenté comme «Benjamin H.» avait attaqué deux policières avec un couteau avant les tuer avec leurs armes de service qu'il avait dérobées.

Le parquet a également souligné que l'auteur «avait crié plusieurs fois Allah Akhbar ('Dieu est grand')» lors des faits et qu'il était «en contact avec des personnes radicalisées». Ces informations sur ces liens, venant de la police fédérale de Liège et de la Sûreté de l'Etat, «datent de 2016 et 2017, mais n'ont pas été confirmées depuis lors», a ajouté la porte-parole.

L'instruction a été confiée à un juge d'instruction de Liège, spécialisé en terrorisme. Et elle «se concentre actuellement sur la question de savoir (si l'assaillant) a agi seul», a indiqué Mme Roggen.

Le parquet fédéral a par ailleurs confirmé que l'homme était aussi «suspecté d'un meurtre commis» dans la nuit précédant la tuerie, à «On, près de Marche-en-Famenne» faisant l'objet d'une enquête distincte.

Benjamin H., qui a été abattu par la police après avoir tué deux policières et un passant, était détenu à la prison de Marche-en-Famenne, ville située à une cinquantaine de kilomètres au sud de Liège.

Né le 12 janvier 1987, il était connu de la justice pour «vol avec violence, consommation de stupéfiants et rébellion», a précisé Mme Roggen. Il bénéficiait depuis lundi 07H30 d'un congé pénitentiaire et aurait normalement dû réintégrer la prison mardi soir à 19h30.

D'après une source proche de l'enquête jointe par l'AFP, Benjamin Herman était dans «une fuite en avant» après avoir commis un premier meurtre dans la nuit de lundi à mardi. Selon les médias locaux, sa première victime serait un toxicomane de 30 ans a été retrouvé mort à son domicile à On, probablement tué avec un marteau.

Des policiers et des ambulances sur les lieux de la fusillade à Liège, le 29 mai 2018 [JOHN THYS                  / AFP]
Des policiers et des ambulances sur les lieux de la fusillade à Liège, le 29 mai 2018 [JOHN THYS / AFP]

La Belgique, frappée par des attentats jihadistes qui ont fait 32 morts le 22 mars 2016, a été depuis le théâtre de plusieurs agressions contre des militaires ou des policiers.

Des véhicules de police et des ambulances dépêches sur les lieux où un assaillant a tué trois personnes à Liège le 28 mai 2018 avant d'être abattu par les policiers. [JOHN THYS                  / AFP]
Des véhicules de police et des ambulances dépêches sur les lieux où un assaillant a tué trois personnes à Liège le 28 mai 2018 avant d'être abattu par les policiers. [JOHN THYS / AFP]

La dernière attaque considérée comme «terroriste» s'est produite le 25 août 2017 : un homme de 30 ans d'origine somalienne a agressé des soldats au couteau, blessant légèrement un d'eux, en criant "Allah Akbar" en plein coeur de Bruxelles. Il a été abattu.

Mais la tuerie de mardi rappelle surtout l'attaque du 6 août 2016 à Charleroi (sud), quand un Algérien vivant en Belgique s'en était pris avec une machette à deux policières devant l'hôtel de police aux cris de «Allah Akbar». Les policières avaient été blessées au visage et au cou, et l'assaillant abattu. Le groupe jihadiste Etat islamique (EI) avait revendiqué cette attaque.

Consulté mardi, l'Ocam, l'organisme chargé d'évaluer la menace terroriste en Belgique, a décidé de maintenir inchangé le niveau 2 correspondant à une menace jugée «peu vraisemblable».

Le niveau qui était fixé depuis trois ans à 3 (menace «possible et vraisemblable») - voire ponctuellement 4 (menace «imminente») - avait été abaissé en janvier.

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