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Attentat au camion-bélier à Stockholm : un Ouzbek condamné à la perpétuité pour terrorisme

Des personnes se recueillent devant un véhicule de police recouvert de fleurs sur le site d'un attentat au camion-bélier, le 10 avril 2018 à Stockholm [Jonathan NACKSTRAND / AFP/Archives] Trois Suédoises, dont une fillette de 11 ans, un Britannique et une Belge avaient été tués, et dix autres passants blessés dans l'attaque. [Jonathan NACKSTRAND / AFP/Archives]

Après avoir prêté allégeance à Daesh, il avait lancé un camion de livraison dans une rue piétonne bondée de Stockholm en avril 2017, tuant cinq personnes : Rakhmat Akilov, un demandeur d'asile ouzbek débouté, a été condamné jeudi 7 juin à la perpétuité pour terrorisme.

Cet homme de 40 ans a expliqué avoir reçu le feu vert de représentants du «califat islamique» autoproclamé en Irak et en Syrie pour mener une opération suicide dans la capitale suédoise. Pour autant, l'organisation jihadiste n'a jamais revendiqué cet attentat, qui a coûté la vie à trois Suédoises, dont une fillette qui aurait eu 12 ans ce jeudi, un Britannique et une Belge.

Le parquet avait requis à son encontre la réclusion à perpétuité suivie d'une interdiction définitive du territoire. En pratique, les condamnés à la peine la plus sévère du code pénal suédois effectuent en moyenne seize ans de prison.

Aucun regret

Lors du procès qui a duré près de trois mois, Rakhmat Akilov n'a exprimé aucun regret. A peine a-t-il détourné le regard, resté le plus souvent vide, quand ont été projetées les images de l'attentat sur Drottninggatan («la rue de la reine»), en plein centre de Stockholm l'après-midi du 7 avril 2017.

Rakhmat Akilov lors de son procès, le 14 février 2018 à Stockholm [Fredrik SANDBERG / TT News Agency/AFP/Archives]
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Rakhmat Akilov lors de son procès, le 14 février 2018 à Stockholm

 

Trois Suédoises, dont une fillette de 11 ans, un Britannique et une Belge avaient été tués, et dix autres passants blessés.

«C'est Allah qui jugera si nous avons mal ou bien agi», a répété à l'audience ce père de quatre enfants restés en Ouzbékistan.

Le camion avait fini sa course dans la vitrine d'un grand magasin. Au lieu d'exploser, les bouteilles de gaz disposées dans la cabine pour faire un maximum de victimes s'étaient enflammées, n'occasionnant que des dégâts matériels. Rakhmat Akilov avait pris la fuite en s'engouffrant dans une station de métro.

Arrêté quelques heures après les faits, il avait très rapidement revendiqué son acte, survenu dans un contexte politique sensible en Suède, pays d'Europe ayant accueilli le plus de migrants par rapport à sa population ces dernières années.

Les enquêteurs ont mis au jour grâce à son téléphone portable de nombreux échanges avant le 7 avril 2017 avec des interlocuteurs identifiés par des pseudonymes, qu'Akilov présente comme investis d'une autorité au sein de Daesh ou du «califat». Des allégations impossibles à vérifier : officiellement, les services suédois du renseignement (Säpo) continuent leurs investigations pour tenter d'identifier ces interlocuteurs.

Selon l'acte d'accusation, Akilov a commis son geste dans l'intention de «répandre la peur dans la population» et de «contraindre la Suède à mettre fin à ses activités de formation au sein de la coalition internationale contre Daesh en Irak».

«J'ai fait ça car mon coeur et mon âme ont mal pour ceux qui souffrent des bombardements de la coalition de l'OTAN», a-t-il dit.

La Suède, qui n'est pas membre de l'OTAN, a déployé quelque 70 militaires en Irak, basés principalement dans le nord du pays, pour une mission de formation dans le cadre de la coalition contre le groupe terroriste.

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