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5 choses à savoir sur le sommet Donald Trump - Kim Jong-un

Les dirigeants américain et nord-coréen se rencontrent pour la première fois mardi 12 juin. Les dirigeants américain et nord-coréen se rencontrent pour la première fois mardi 12 juin.[ROSLAN RAHMAN, SAUL LOEB / AFP]

Après plusieurs semaines de tergiversations, le sommet entre le chef d'État américain Donald Trump et le dictateur nord-coréen Kim Jong-un aura bien lieu, ce mardi 12 juin, à Singapour. 

Il s'agit d'une première historique, jamais un dirigeant du petit état communiste n'ayant rencontré un président des États-Unis en exercice. Cet événement improbable et périlleux a été rendu possible par les personnalités hors-norme des deux leaders, que tout oppose sinon leur caractère imprévisible et leur goût du coup d'éclat

un hôtel de luxe sur un paradis touristique

La rencontre aura lieu au Capella, un palace particulièrement luxueux sur l'île de Sentosa, reliée par un pont à la côte sud de Singapour. Ce confettis territorial est l'une des attractions touristiques majeures de l'île-État: les hôtels y côtoient les marinas privées et les terrains de golf, toute l'économie locale s'appuyant sur les loisirs. 

Donald Trump et Kim Jong-un y sont arrivés dès dimanche, logeant chacun dans un palace différent, le premier au Shangri-La, le second au St Regis Singapour, à 800 mètre de distance l'un de l'autre. L'île a également été prise d'assaut par quelque 5 000 journalistes du monde entier.

avant la poignée de main, les insultes

Si Donald Trump et Kim Jong-un sont les premiers dirigeants en exercice des États-Unis et de la Corée du Nord à se rencontrer, ils sont paradoxalement aussi ceux qui se sont le plus copieusement insultés. Il n'y a même pas un an, le dictateur promettait en effet de «discipliner par le feu le gâteux américain malade mental» qui avait menacé son pays de «destruction totale».

De son côté, Donald Trump a successivement traité Kim Jong-un de «petit gros», de «petit homme fusée» et de «chiot malade». Des insultes qui avaient valu au président américain d'être qualifié de «criminel hideux condamné à mort par le peuple nord-coréen» par le journal du parti unique. De quoi rendre une éventuelle poignée de main entre les deux hommes particulièrement savoureuse. 

bras de fer en vue sur la dénucléarisation

La perspective d'une dénucléarisation de la Corée du Nord, condition sine qua non à l'organisation du sommet, a été, a priori, approuvée par les deux parties. Mais le diable est dans les détails. L'administration américaine exige en effet une dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible, sans contrepartie immédiate. 

De son côté, Pyongyang parle de «dénucléarisation de la péninsule coréenne», une formule plus floue dont on ne sait pas exactement à quoi elle correspond. La dictature communiste compte en outre sur une levée rapide d'un première série de sanctions économiques à son encontre, en échange de sa bonne volonté. 

des précédents restés lettres mortes

Bien que la réunion au sommet américano-nord-coréenne n'ait jamais eu lieu, de premières tentatives avaient été lancées par les deux pays, sans résultat. Dès 1994, la rencontre entre le président américain à la retraite Jimmy Carter et le dictateur Kim Il-sung avait débouché sur un accord-cadre stipulant le gel du programme nucléaire de Pyongyang en échange d'une aide économique de Washington. Mais aucune des parties n'avaient respecté ses engagements. 

En 2000, le numéro 2 du régime nord-coréen était reçu à la Maison Blanche, et la secrétaire d'État Madeleine Albright s'envolait pour Pyongyang. Bill Clinton envisagea de s'y rendre lui-même par la suite, mais le voyage n'a pas eu lieu. Moins de deux semaines après le retour de Madeleine Albright, les Américains élisent George W. Bush, qui intègre Pyongyang aux pays de son «axe du mal». 

le rôle discret de moon jae-in

Le président sud-coréen Moon Jae-in n'assistera pas au sommet de mardi, mais il a joué un rôle majeur dans sa préparation. C'est en effet à la suite de son élection que le climat s'est détendu sur la péninsule, notamment du fait de son invitation d'une délégation nord-coréenne aux Jeux Olympique de Pyeongchang, en février. 

L'homme d'État, grand partisan d'une réconciliation entre les deux Corées, a tout à gagner d'une normalisation des relations entre les États-Unis et son turbulent voisin. À commencer par la signature d'un vrai traité de paix entre Pyongyang et Séoul, encore officiellement en guerre, l'armistice de 1953 n'ayant pas été signé par le dirigeant sud-coréen de l'époque.

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