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Raqqa : couvre-feu contre Daesh et mécontentement populaire

Les forces de sécurité à Raqa annoncent un couvre-feu de deux jours à partir de dimanche pour prévenir d'éventuelles attaques du groupe Etat islamique (EI) dans cette ville du nord de la Syrie [DELIL SOULEIMAN / AFP/Archives] Les forces de sécurité à Raqa annoncent un couvre-feu de deux jours à partir de dimanche pour prévenir d'éventuelles attaques de Daesh [DELIL SOULEIMAN / AFP/Archives]

Les forces de sécurité à Raqqa ont annoncé un couvre-feu de deux jours à partir de dimanche pour prévenir d'éventuelles attaques de Daesh dans cette ville du nord de la Syrie.

Daesh a été chassé en octobre dernier de son bastion de Raqqa par les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis, qui ont ensuite formé des unités de police pour y maintenir la sécurité.

Le couvre-feu permet également aux FDS de museler un groupe de combattants rivaux à Raqqa, ont estimé la faction concernée et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Dimanche, les FDS ont indiqué avoir reçu «des informations selon lesquelles des groupes terroristes travaillant pour le compte de Daech (...) sont entrés dans la ville de Raqqa pour mener des attaques».

Elles ont donc décidé de mettre en place «l'état d'urgence et un couvre-feu dans la ville de Raqqa à partir de 05H00 (02H00 GMT) dimanche jusqu'à 05H00 mardi».

Quelque 5.000 combattants des FDS se sont déployés à Raqqa et dans certains secteurs de sa province pour une vaste opération de sécurité, selon l'OSDH.

Daesh a perdu son fief syrien de Raqqa après quatre mois de violents combats et de bombardements par les FDS et la coalition sous commandement américain, qui ont laissé la ville en ruines.

Les FDS ont depuis fait reculer Daesh ailleurs dans le nord et l'est de la Syrie, réduisant les territoires contrôlés par les jihadistes à quelques poches isolées. Mais, parallèlement, les incidents liés à la sécurité à Raqqa se sont multipliés ces dernières semaines.

Vendredi, Daesh a revendiqué son premier attentat dans la province de Raqqa depuis qu'il en a été chassé, annonçant via ses organes de propagande avoir fait exploser une bombe au nord-est de la cité.

Le 15 juin, un combattant des FDS a été tué à un barrage au nord de Raqqa, une attaque de Daesh selon l'OSDH. Le groupe jihadiste n'a toutefois pas revendiqué cette attaque.

Des manifestations pour le retour des institutions du régime syrien

Outre les attaques jihadistes, la ville de Raqqa, dévastée par des mois de combats, est aussi en proie à l'agitation en raison de manifestations des habitants réclamant un retour des institutions du régime de Bachar al-Assad.

Dans un communiqué, les FDS ont d'ailleurs précisé que le couvre-feu était mis en place en raison des «opérations terroristes» mais aussi de ces manifestations «appuyées par le régime syrien».

Des raids des forces de sécurité ont également «ciblé des cellules terroristes et des groupes qui ont pour but d'ébranler la sécurité et la stabilité» de Raqqa, selon le texte qui rapporte des arrestations et la saisie d'armes et de munitions.

Parmi les cibles de ces raids, «la Brigade des révolutionnaires de Raqqa», un groupe de combattants arabes originaires de la ville, qui ont autrefois combattu au côté des FDS.

Le couvre-feu a été imposé en raison des «tensions entre les FDS et la Brigade, plus que les attaques de Daesh», a estimé le directeur de l'Observatoire, Rami Abdel Rahmane.

La faction a indiqué sur sa page Facebook que ses hommes à Raqqa étaient encerclés par les FDS.

Plus de 150 combattants de la Brigade et son chef ont été interpellés lors de cette opération, durant laquelle quatre combattants des FDS ont été tués, selon l'OSDH.

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