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Sept ans de prison pour une Française partie en Syrie avec trois enfants

Le tribunal correctionnel a insisté sur la «particulière gravité des faits reprochés»[LOIC VENANCE / AFP]

Claire Khacer, une Française qui avait séjourné en Syrie au printemps 2015 avec trois de ses enfants et y avait épousé un jihadiste de Daesh a été condamnée vendredi soir à Paris à sept ans de prison.

Le tribunal correctionnel, qui a insisté sur la «particulière gravité des faits reprochés», a assorti ces sept ans d'une période de sûreté de moitié, en-deçà des huit ans de prison et deux tiers de sûreté requis par le parquet.

Trois fois mariée, viscéralement attachée à ses six fils, dont le cinquième est prénommé «Jihad», cette femme de 42 ans a connu une enfance difficile, et s'est décrite comme «assez imprévisible».

En février 2015, elle avait quitté Cannes pour l'Algérie, puis s'était rendue en Turquie avec trois de ses fils âgés de 2, 8 et 16 ans, dont un tétraplégique en fauteuil roulant. Elle avait ensuite rejoint la Syrie en mars 2015, où elle avait épousé à Raqa Oumar Diaw, un jihadiste français rencontré sur Facebook.

L'homme était un cadre important de Daesh, soupçonné par la justice d'avoir torturé des prisonniers et d'être «impliqué dans l'organisation d'attentats en France», selon le tribunal. Claire Khacer a assuré qu'elle le prenait pour un «petit combattant». Ils avaient divorcé sur place.

Au bout de quelques mois, elle était repassée en Turquie, dont les autorités l'avaient expulsée en septembre. Elle avait été interpellée un an plus tard après avoir accouché d'un sixième fils, conçu avec Oumar Diaw. Le jihadiste est présumé mort en mai 2016.

Selon la procureure, ce départ, loin d’être «un coup de tête», avait été «préparé». À ses yeux, la prévenue «a fait le choix délibéré de partir avec ses enfants sur zone», «pour participer au projet de société» de Daesh. Par ailleurs, elle aurait maintenu des contacts avec des personnes radicalisées à son retour, et envisagé de repartir.

Claire Khacer, elle, assure n’avoir eu aucun «engagement politique», et invoque un possible «mal-être» pour expliquer son départ en Syrie. Elle s’est montrée favorable au combat armé en Syrie, mais a condamné les attentats ayant visé la France.

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