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Deuxième jour à Pyongyang pour Pompeo, en quête d'engagements concrets sur le nucléaire

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo accueilli par le bras droit du leader nord-coréen, Kim Yong Chol, à Pyongyang, le 6 juillet 2018  [Andrew Harnik / POOL/AFP] Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo accueilli par le bras droit du leader nord-coréen, Kim Yong Chol, à Pyongyang, le 6 juillet 2018 [Andrew Harnik / POOL/AFP]

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a entamé samedi à Pyongyang une deuxième journée de pourparlers avec le bras droit du leader nord-coréen, les deux pays essayant de mettre en place un plan de dénucléarisation.

Le secrétaire d'Etat américain était installé dans une élégante maison d'hôtes de Pyongyang où il a pu échanger avec Kim Yong Chol, le bras droit du numéro un nord-coréen Kim Jong Un.

L'objectif de cette rencontre est de développer une feuille de route détaillée vers la "dénucléarisation complète" de la péninsule coréenne, comme convenu lors de la rencontre historique de Singapour, le 12 juin dernier, entre le président américain Donald Trump et Kim Jong Un.

On ignorait si M. Pompeo serait reçu par le leader nord-coréen.

Samedi matin, Pompeo a quitté sa résidence pour se rendre dans un lieu où il a pu passer un appel sécurisé à Donald Trump, loin de l'une potentielle surveillance nord-coréenne, avant de reprendre les pourparlers vers 09h00 (00h00 GMT).

Kim Yong Chol a demandé à Mike Pompeo s'il avait bien dormi lors de sa première nuit passée dans le pays. M. Pompeo lui a répondu par l'affirmative, et les deux hommes ont eu un bref échange avant que les journalistes ne soient priés de quitter la salle.

«Nous considérons cela comme très important, car il s'agit de la première réunion de haut niveau en face à face depuis le sommet entre nos deux dirigeants. Le président Trump s'est engagé à assurer un avenir plus radieux à la Corée du Nord», a déclaré M. Pompeo.

«Plaisanteries» et «civilités»

«Le travail que nous accomplissons sur la voie de la dénucléarisation complète, en établissant une relation entre nos deux pays, est vital pour une Corée du Nord plus radieuse et le succès que nos deux présidents exigent de nous», a continué le secrétaire d'Etat.

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, entouré de ses conseillers, à Pyongyang le 6 juillet 2018 [Andrew Harnik / POOL/AFP]
Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, entouré de ses conseillers, à Pyongyang le 6 juillet 2018

Kim Yong Chol a répondu: «Bien sûr que c'est important. Il y a des choses que je dois clarifier».

«Il y a des choses que je dois clarifier moi aussi», a ajouté M. Pompeo.

Vendredi, Kim Yong Chol avait ouvert les discussions. «Plus nous nous rencontrons, plus j'espère que notre amitié sera profonde. Plus vous viendrez, plus nous pourrons établir de confiance réciproque».

Le bras droit du leader nord-coréen avait relevé qu'il s'agissait de la troisième visite en Corée du Nord du responsable américain.

M. Pompeo a commencé ses démarches diplomatiques en Corée du Nord alors qu'il était directeur de la CIA. Nommé secrétaire d'Etat, il est resté l'interlocuteur clé des négociations après que le processus soit devenu public.

Dans la soirée de vendredi, accompagné de hauts fonctionnaires du département d'État et de la CIA, il a échangé pendant plusieurs heures avec ses hôtes nord-coréens, avant d'avoir un dîner de travail avec Kim Yong Chol.

Selon la porte-parole américaine Heather Nauert, les deux hommes ont «fait des plaisanteries» et ont «échangé des civilités».

Ils ont convenu, a-t-elle dit, de mettre en place des groupes de travail afin de convenir des «détails pratiques» pour tenir les promesses faites à Singapour.

Depuis la rencontre du 12 juin, Donald Trump s'est montré optimiste sur les chances de paix dans la péninsule divisée depuis la guerre de Corée (1950-53), estimant que la menace d'une guerre nucléaire était écartée.

Kim Yong Chol, le bras droit du leader nord-coréen, et au second plan à droite, Mike Pompeo, le secrétaire d'Etat américain, le 6 juuillet 2018 à Pyongyang  [Andrew Harnik / POOL/AFP]
Kim Yong Chol, le bras droit du leader nord-coréen, et au second plan à droite, Mike Pompeo, le secrétaire d'Etat américain, le 6 juuillet 2018 à Pyongyang

Washington espère que le processus de dénucléarisation sera enclenché dans l'année. Mais beaucoup d'experts et de détracteurs du président Trump considèrent que la promesse faite par le dirigeant nord-coréen lors du sommet n'est pas crédible et relèvent que le processus, même s'il débute, pourrait prendre des années.

Le communiqué signé par MM. Kim et Trump à l'issue de leur sommet comportait peu de détails. M. Kim réaffirmait dans ce document «son engagement ferme et inébranlable envers la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne».

Une formulation vague qui a déçu les attentes d'experts, d'autant qu'elle ne fait pas mention de la nécessité que ce processus soit aussi «vérifiable et irréversible», comme le réclamaient les Etats-Unis.

Le secrétaire d'Etat est chargé de négocier un projet qui, espère Washington, verrait M. Kim déclarer clairement l'étendue et la nature de ses programmes nucléaire et balistique et accepter un calendrier pour le démantèlement de son arsenal.

Mike Pompeo et Kim Yong Chol devaient continuer leurs discussions toute la journée de samedi, avant que le secrétaire d'Etat ne se rende à Tokyo pour informer les alliés japonais et sud-coréens de Washington des avancées des négociations.

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