En direct
A suivre

Syrie : des évacués du sud arrivent en secteur insurgé dans le nord

Des combattants rebelles syriens évacués de la province de Qouneitra, arrivent au passage de Morek, le 21 juillet 2018 [Aaref WATAD / AFP] Des combattants rebelles syriens évacués de la province de Qouneitra, arrivent au passage de Morek, le 21 juillet 2018 [Aaref WATAD / AFP]

Des centaines de rebelles et civils évacués de la province de Qouneitra, dans le sud de la Syrie, sont arrivés samedi dans les territoires sous contrôle des insurgés dans le nord-ouest du pays, ont rapporté un correspondant de l'AFP et une ONG.

Les évacuations de Qouneitra, province bordant la partie du Golan annexée par Israël, interviennent après un accord de capitulation accepté par les insurgés de la région et négocié par Moscou, allié indéfectible du régime syrien.

L'initiative, qui fait suite à une offensive meurtrière, prévoit un cessez-le-feu, l'abandon par les rebelles de leur artillerie moyenne et lourde, le retour des institutions étatiques à Qouneitra, et le départ des combattants refusant l'accord vers d'autres territoires insurgés.

«Le premier convoi d'évacués, qui transporte quelque 2.800 personnes, des rebelles et des civils, est arrivé au passage de Morek», un axe de transit dans la province de Hama qui relie territoires du régime et territoires insurgés, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Un correspondant de l'AFP au passage de Morek, point tenu par les insurgés, a vu arriver une cinquantaine de bus, transportant des combattants et leur famille.

Leur arme en bandoulière, des hommes ont partagé un repas frugal, tandis que non loin des bus, des femmes et des enfants attendaient au côté de petites valises, portant parfois des couvertures, a constaté le correspondant de l'AFP.

Peu après les passagers ont pris place dans d'autres bus affrétés par des ONG locales, pour rejoindre des camps d'accueil temporaires dans la province d'Idleb (nord-ouest), ou d'Alep (nord), a-t-il précisé.

«Plus de la moitié des évacués sont des femmes et des enfants», a indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. «Une deuxième vague de départs depuis Qouneitra est attendue», a-t-il ajouté.

Des familles syriennes évacuées par bus de la province de Qouneitra arrivent au passage de Morek, le 21 juillet 2018 avant d'être emmenées vers les provinces d'Idleb et d'Alep [OMAR HAJ KADOUR / AFP]
Des familles syriennes évacuées par bus de la province de Qouneitra arrivent au passage de Morek, le 21 juillet 2018 avant d'être emmenées vers les provinces d'Idleb et d'Alep

Le régime de Bachar al-Assad avait lancé une offensive dans le sud le 19 juin. A la faveur des combats et d'accords de capitulation, il a reconquis plus de 90% de la province de Deraa, berceau de la révolte de 2011 contre son pouvoir, avant de porter son attention sur la région voisine de Qouneitra.

Dans la province de Deraa, un pan de territoire échappe toujours au régime et reste la cible de bombardements : il s'agit du bastion de jihadistes affiliés au groupe Etat islamique (EI).

Vendredi, 26 civils ont ainsi été tués dans des frappes aériennes sur le secteur, dans le sud-ouest de Deraa, a indiqué l'OSDH, précisant que les raids du régime et de son allié russe se poursuivaient samedi.

Les combats de samedi dans la zone ont fait 13 morts parmi les forces du régime, dont huit tués par un attentat à la voiture piégée perpétré par les jihadistes, selon l'OSDH.

Le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a fait plus de 350.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités