Les progrès technologiques pourraient engendrer la perte de plusieurs millions d'emplois, selon une récente de McKinsey, qui y voit une «conséquence inévitable du progrès humain». Une réalité face à laquelle les Etats du monde entier doivent réagir.
Au cours de ces dix prochaines années, 800 millions de personnes dans le monde pourraient être licenciées, remplacées – selon McKinsey – par l'avancée de la haute technologie. Et nul besoin d'aller chercher très loin pour en constater les premiers signes : les caisses automatiques ont détrôné les caissières et les caméras intelligentes ont remplacé les agents de sécurité.
Alors même que les drones seront bientôt capables, selon Gary Gannon, porte-parole des sociaux-démocrates au conseil municipale de Dublin, en Irlande, «de livrer n'importe quel colis en quelques heures», prêts à doubler en vitesse les livreurs à vélos. Pour lui, cette réalité sera en effet tôt ou tard aggravée par la numérisation, la robotique et l'intelligence artificielle et touchera donc 1/5e de la main-d'oeuvre actuelle.
D'après l'étude du cabinet de conseil américain, il s'agira alors pour les gouvernements d'intervenir – au regard du droit du travail et du respect des acquis sociaux – afin d'aider les salariés et autres employés, victimes de ces évolutions. Selon lui, la cohésion des sociétés en dépend.
Des employés peu ou pas assez formés aux métiers du numérique
Cette réalité serait également accélérée par le manque de formation de la population mondiale aux métiers du numérique. «Ces technologies font disparaître un grand nombre des métiers les plus courants», a ainsi expliqué Gary Gannon, qui espère que les gouvernements seront en mesure de prendre en considération cet enjeu.
Selon lui, une des solutions serait que les gouvernements du monde entier s'emparent du problème et lancent «un programme de formation professionnelle numérique à grande échelle destiné aux chômeurs et aux mal rémunérés», en s'associant notamment avec les grandes entreprises technologiques.
Parmi les emplois les plus touchés justement, l'étude de McKinsey évoque les ouvriers, les travailleurs de fast-food ou encore les employés administratifs, impactés les premiers par la robotisation. Les métiers liés aux services à la personne – comme l'aide aux personnes âgées, les agents de jardinage ou encore les informaticiens – seront quant à eux moins touchés dans un premier temps.
Partnering with the big tech companies to implement a digital apprenticeship scheme would be game changing for Ireland’s economic prospects says @1GaryGannon in the @thejournal_ie today https://t.co/9KVrTjRnGZ
— Social Democrats (@SocDems) 23 juillet 2018