Sous pression depuis la publication d'une chronique dans The Telegraph, dans laquelle il comparait les femmes en burqa à des «boîtes aux lettres», l'ex-ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson a refusé de présenter des excuses.
C'est suite à l'entrée en vigueur d'une loi controversée sur le port du voile intégral au Danemark, le 1er août dernier, que Boris Johnson a à nouveau suscité une vive polémique au Royaume-Uni.
«Il ne s'excusera pas»
«Oui, la burqa est oppressive et ridicule», commence-t-il dans le titre de sa chronique, avant d'ajouter que les femmes qui portent la burqa «ressemblent à des boîtes aux lettres» ou à des «braqueurs de banque».
Malgré les appels de la Première ministre Theresa May, qui exhortait le membre du Parti conservateur à s'excuser pour ses propos «qui ont clairement offensé», Boris Johnson a choisi de garder le silence.
«Il ne s'excusera pas», a assuré une source proche de l'ancien maire de Londres à la BBC, ajoutant que le principal intéressé trouvait «ridicule» le fait que son point de vue soit pris pour cible. «Nous ne devons pas tomber dans le piège en mettant fin à un débat sur des questions difficiles», a-t-elle conclu.
Boris Johnson accusé d'islamophobie
Cette polémique a été à l'origine d'une vague de critiques contre Boris Johnson, notamment dans la sphère politique.
«Boris Johnson a fait des remarques profondément offensantes aujourd'hui, pourtant les Conservateurs continuent de nier le fait qu'ils ont un problème avec l'islamophobie», a tweeté la député britannique Rosena Allin-Khan.
Boris Johnson has made some deeply offensive remarks today, yet the Conservatives still deny that they have a problem with Islamophobia. Today's Evening Standard front page calls it out. pic.twitter.com/qKFpSIIVlP
— Dr Rosena Allin-Khan (@DrRosena) 6 août 2018
«Des femmes de confession musulmane voient leurs burqas arrachées par des voyous dans la rue et la réponse de Boris Jonhson, c'est de se moquer d'elles, disant qu'elles ressemblent à des 'boîtes aux lettres'. Notre Donald Trump de pacotille est en train d'attiser les flammes de l'islamophobie pour ses ambitions électorales sordides», a commenté un autre député.
Muslim women are having their burkas pulled off by thugs in our streets & Boris Johnson's response is to mock them for "looking like letter boxes." Our pound-shop Donald Trump is fanning the flames of Islamophobia to propel his grubby electoral ambitions.https://t.co/51YTjIdT4x
— David Lammy (@DavidLammy) 6 août 2018
«Boris Johnson dit que les femmes en niqab 'ressemblent à un braqueur de banque' ou 'une boîte aux lettres'. Ce langage est-il quelque chose d'autre que de la flatterie pour l'extrême droite ? Profondément déçu que le Telegraph accepte ce langage dégoûtant», a déploré le secrétaire général de l'organisation Council Muslim of Britain.
Boris Johnson says a woman in niqab is "looking like a bank robber" or "looking like letter boxes". Is this language anything other than pandering to the far-right? Deeply disappointing that @Telegraph platforms this disgusting language.https://t.co/UegBG1f81T
— Miqdaad Versi (@miqdaad) 6 août 2018