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Fusillade au Canada : l'auteur présumé inculpé après avoir tué quatre personnes dont deux policiers

Fusillade au Canada [ / AFP] Fusillade au Canada [ / AFP]

Un homme de 48 ans, dont les motivations ne sont pas encore connues, a été inculpé pour meurtres samedi à la suite de la fusillade qui a coûté la vie la veille à quatre personnes dont deux policiers, à Fredericton dans l'est du Canada. 

La police a révélé l'identité du tireur, Matthew Vincent Raymond, un habitant de Fredericton, et celle des victimes de ce nouvel épisode de violence survenu trois semaines après une fusillade qui a endeuillé Toronto. Elle n'a cependant donné aucune indication sur les motivations du tireur et déclaré, lors d'une conférence de presse, ne pas avoir encore pu établir s'il existait un lien entre celui-ci et ses victimes civiles.

L'auteur de la fusillade a été blessé par le tir d'un policier, a indiqué la cheffe de la police de Fredericton Leanne Fitch, ajoutant qu'il était hospitalisé dans un «état grave mais stationnaire». Il restera en détention avant de comparaître devant un tribunal le 27 août.

Le quartier de Brookside, proche du centre de cette ville de 60.000 habitants, capitale du Nouveau-Brunswick (est), a été bouclé pendant plusieurs heures après la fusillade, survenue vendredi peu après 7H00 du matin (10H00 GMT) selon des témoins.

Des témoins interrogés par les télévisions ont vu le canon d'une arme sortant de la fenêtre d'un petit immeuble, tirant en direction d'une cour. Les corps de deux policiers gisaient sur le sol, selon ces témoins.

De nombreuses voitures de police, des ambulances et des pompiers ont immédiatement été dépêchés sur les lieux. La police a ordonné à la population du quartier de rester chez elle, confinant les clients de restaurants ou commerces à l'intérieur des lieux.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a immédiatement réagi à cette «terrible» fusillade, en disant suivre la situation «de très près».

«Comme dans un film»

Une vingtaine d'enfants âgés de 2 à 7 ans ont été confinés dans leur garderie, a témoigné la directrice de l'établissement Rachel Leblanc sur CBC.

«Ils n'ont aucune idée de ce qui se passe, ce qui est très bien», a-t-elle raconté. «De nombreux parents ont appelé, ils avaient très peur, on les a rassurés».

«J'ai entendu ce que je pensais être des enfants qui jouaient avec des pétards. Deux coups, trois coups, puis trois ou quatre après cela... C'était surréaliste, comme dans un film», a raconté à Radio-Canada Pierre Huard, un résident du quartier.

«Au nom de tous les gens du Nouveau-Brunswick, j’offre mes condoléances, mes pensées et mes prières aux victimes et à leur famille», a pour sa part tweeté le Premier ministre de la province Brian Gallant.

«A ce moment-ci, je demanderais à la population, en particulier aux personnes qui se trouvent dans les secteurs visés par la police, de se tenir informées des derniers développements entourant cette situation et de suivre les consignes des autorités qui travaillent dans le secteur», a-t-il ajouté.

La petite province du Nouveau-Brunswick, dans le sud-est du pays, avait déjà connu une fusillade meurtrière en juin 2014.

Trois policiers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC, police fédérale) avaient été abattus en pleine rue à Moncton, principale ville du Nouveau-Brunswick.

L'assassin a été condamné à 75 ans de prison, la plus dure sentence imposée à une personne reconnue coupable dans les annales récentes au Canada.

Plus récemment, dans la soirée du 22 juillet, un homme avait ouvert le feu dans une artère animée de Toronto, tuant une jeune fille de 18 ans et une fillette de 10 ans, et blessant 13 autres personnes.

La fusillade avait été revendiquée par Daesh mais la police a affirmé n'avoir aucune preuve permettant d'étayer cette revendication.

Cette succession de fusillades risque de relancer le débat sur le contrôle des armes à feu au Canada, qui avait refait surface dans la foulée de la précédente fusillade de Toronto.

En mars, le gouvernement libéral de Justin Trudeau a durci les conditions pour posséder des armes à feu avec l'augmentation des crimes violents, mais sans s'engager à recréer un système national rendant obligatoire l'enregistrement de toutes les armes.

L'institut officiel de la statistique a récemment conforté les défenseurs du contrôle des armes en publiant des chiffres qui montrent une hausse de la criminalité pour une troisième année consécutive dans le pays en 2017, avec une augmentation de 7% du taux d'homicides, pour un total de 660.

En outre, selon Statistique Canada, 7.700 Canadiens ont été victimes d'un crime violent en 2017 impliquant une arme à feu, poursuivant la tendance à la hausse amorcée en 2013.

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