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Etats-Unis : du glyphosate dans des céréales pour enfants

Plusieurs céréales à base d'avoine contiendraient des taux de glyphosate jugés préoccupants [Illustration / CC Shaun Bascara].

Des quantités significatives de glyphosate ont été découvertes dans toute une gamme de céréales pour petits déjeuners destinées aux enfants américains, s’alarme une étude publiée mercredi par l’un des principaux organismes de santé publique des États-Unis.

L'Environmental Working Group (EWG) ou Groupe de travail sur l’environnement, a en effet établi que l’herbicide controversé, principal composant du désherbant Roundup de Monsanto, était présent dans chacun des quarante-cinq produits dérivés de l’avoine qu’il a eu à analyser.

Plus préoccupant, près de trois produits sur quatre ont même enregistré des taux de glyphosate largement supérieurs aux seuils de sécurité habituellement recommandés par l'EWG pour les enfants.

Parmi eux, figurent plusieurs produits fabriqués par les grands noms du secteur que sont, entre autres, Quaker, Kellogg's ou General Mills, qui fabrique les célèbres Cheerios.

Un échantillon d'avoine Quaker Old Fashioned a même, lui, été mesuré à plus de 1.000 parties par milliard (ppb) de glyphosate.

Alors qu’aux États-Unis, le petit-déjeuner rime souvent avec flocons d’avoine, l'EWG recommande aux consommateurs de se détourner de cette céréale et de privilégier plutôt d'autres cultures telles que le maïs, le soja, ou certains fruits, affichant, eux, des taux de glyphosate plus acceptables, de l’ordre de 0,1 à 310 ppb.

«Personne ne veut manger un désherbant pour le petit-déjeuner»

«J'ai grandi en mangeant des Cheerios et du Quaker Oats bien avant qu'ils ne soient contaminés par le glyphosate», a déclaré Ken Cook, le président de l'EWG, à la publication de l’étude.

«Personne ne veut manger un désherbant pour le petit-déjeuner, et personne ne devrait à avoir à le faire», a-t-il ajouté, précisant que l'EWG demanderait à l'EPA, la United States Environmental Protection Agency (ou «Agence américaine de protection de l’environnement», en français) de limiter l'utilisation du glyphosate sur les cultures vivrières.

De son côté, un porte-parole de General Mills a déclaré au contraire que les produits de la firme étaient «sûrs » et qu’il répondaient «sans aucun doute» aux normes de sécurité réglementaires.

Un point de vue partagé sans surprise par la compagnie Kellog’s, qui a déclaré pour sa part que «l'EPA établit des normes strictes pour des niveaux sûrs de produits agricoles» et que les ingrédients achétés par Kellog's auprès de ses fournisseurs «ne dépassent aucune limite».

Des affirmations balayées d’un revers de la main par Ken Cook qui affirme que les industriels s’appuient, en fait, «sur des normes de sécurité aujourd’hui dépassées».

Les conclusions de l’étude de la EWG trouvent bien sûr un écho particulier puisqu’elles font suite à une décision historique rendue la semaine dernière par un tribunal de San Francisco, ordonnant à Monsanto de payer 289 millions de dollars en dommages-intérêts à Dewayne Johnson, un ancien jardinier âgé de 46 ans.

Dans cette affaire, un jury a en effet estimé que le désherbant Roundup de Monsanto avait causé le cancer de Johnson et qu'il n'avait pas été averti des risques pour sa santé liés à l'utilisation du Roundup.

La firme Monsanto, a quant-à-elle déclaré qu’elle ferait appel du verdict, affirmant même que le glyphosate était utilisé en toute sécurité depuis des décennies.

Dans ce contexte, En 2015, l'EPA avait déclaré que le glyphosate avait une faible toxicité pour les humains mais pouvait causer des problèmes à certains animaux s'ils consommaient le produit chimique.

Toutefois, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait qualifié le glyphosate de «cancérogène probable», alors que les autorités californiennes l’ont classé comme produit chimique «connu pour causer le cancer».

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