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Suisse : enquête sur un homéopathe français qui dit pouvoir traiter l'homosexualité

Jean-Yves Henry, médecin généraliste et naturopathe français basé en Suisse, prétend pouvoir soigner l’homosexualité avec un traitement homéopathique.[FRED TANNEAU / AFP]

Une enquête a été ouverte ce mercredi par les autorités médicales suisses au sujet d’un médecin français qui prétend pouvoir soigner l’homosexualité avec un traitement homéopathique.

Jean-Yves Henry, médecin généraliste et naturopathe, exerce en Suisse depuis 2004. Il est également à l’origine de la création d’un site de télé-enseignement payant, qui consacre ses leçons aux «médecines alternatives».

Ce sont les réseaux sociaux qui ont alerté les autorités sanitaires, et plus particulièrement le ministre de la Santé du canton de Genève, Maura Poggia. Ce dernier a alors demandé l’ouverture d’une enquête à la Commission de surveillance des professions de santé, selon le quotidien genevois «Le Courrier».

En cause, un article publié en 2009 et consultable sur son site personnel, Jean-Yves Henry estime que «l’homosexualité n’est pas une pathologie, mais un symptôme particulier de patients "border-line"». Il poursuit en expliquant que «la Matière médicale homéopathique comporte des remèdes présentant ce symptôme (attirance pour une personne d'un même sexe) ... parmi beaucoup d'autres». Suit alors une liste de traitements homéopathiques différents pour garçons et filles.

Les associations LGBT mobilisées

Le ministre, interrogé par «Le Courrier», estime que le seul fait que le médecin estime que l’homosexualité est une maladie à soigner suffit «pour ouvrir une enquête».

Contacté par téléphone par la télévision publique suisse (RTS), le médecin affirme ne pas comprendre cette polémique, née d’un article vieux de près de neuf ans. Il a toutefois ajouté une note de bas de page expliquant que «cet article qui n’avait jamais fait de polémique au niveau professionnel était avant tout destiné à faire réfléchir nos étudiants aux rapports entre les remèdes de la matière médicale et les symptômes comportementaux».

«L'homéopathe attentif recoupera ce symptôme avec d'autres présentés par le patient, dans le but de trouver le remède susceptible de corriger les régulations défaillantes de tous ordres qui peuvent être motifs de consultation (maux de tête, troubles digestifs, etc ...)», ajoute-t-il.

En attendant, des associations de défense des droits LGBT suisse envisagent de saisir la justice. Le président de l’Association des médecins genevois, cité par la RTS, estime pour sa part que «la question du droit de pratique doit être remis en doute, mais ce n'est que le magistrat qui peut en décider».

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