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Arabie saoudite : une militante des droits de l’homme menacée de décapitation

Depuis fin 2011, de nombreuses manifestations ont eu lieu à Qatif, dans l'est de l'Arabie saoudite, province majoritairement chiite.[Fayez Nureldine / AFP]

Esra al-Ghomgham, militante saoudienne des droits de l'homme, est emprisonnée depuis trois ans. Avec cinq autres activistes, dont son mari, elle risque la peine de mort, si la justice suit les réquisitions du procureur. Son procès aura lieu le 28 octobre.

Des informations postées sur les réseaux sociaux ont avancé que la femme aurait été exécutée dimanche 19 août. Mais le site marocain Article19 a révélé que la femme décapitée en public, figurant sur une vidéo qui a circulé dimanche, n'est pas Esra al-Ghomgham. Il s'agit, en réalité, d'une vidéo tournée en Birmanie.

L'Organisation européenne saoudienne de défense des droits de l'homme (ESOHR), interrogée par Libération, confirme que la militante n'a pas été décapitée.

La famille de la militante a exprimé sa tristesse concernant les fausses informations sur son exécution, rapporte Digital Journal.

Les six militants, dont fait partie Esra al-Ghomgham, sont poursuivis pour leur participation à des actions contre le gouvernement saoudien et incitation à la désobéissance civile, lors de manifestations en 2011, notamment, qui ont eu lieu dans la province de Qatif, majoritairement chiite. Les manifestants demandaient la fin des discriminations envers les chiites. Son époux, Moussa al-Hashem, et elle ont été arrêtés le 8 décembre 2015.

Près de 150 exécutions en 2017

Le 28 octobre prochain, le juge devra confirmer ou non la peine de mort requise par le procureur le 6 août dernier. Selon le directeur de l'Organisation européenne saoudienne de défense des droits de l'homme, Ali Adubusi, comme les charges retenues contre Esra al-Ghomgham n'incluent pas de faits violents, elles ne devraient pas être condamnables de la peine de mort. La peine capitale n'est généralement effective qu'après la ratification du roi.

«C'est essentiellement une revanche contre le Printemps arabe et une punition pour Qatif, qui a été le théâtre des plus grandes manifestations depuis 2011», a indiqué le directeur de ESOHR.

En avril 2018, Human Rights Watch (HRW) rapportait que l'Arabie saoudite avait exécuté 48 personnes au cours des quatre premiers mois de l'année. En 2017, près de 150 individus avaient été exécutés. Le royaume compte l'un des taux d'exécutions les plus élevés au monde. HRW déplore également le manque d'équité des procès.

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