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L'évolution favoriserait les plus paresseux, selon la science

Les espèces les plus oisives seraient les plus susceptibles d'échapper à l'extinction.  Les espèces les plus oisives seraient les plus susceptibles d'échapper à l'extinction. [© Capture du film «Libre et assoupi», de Benjamin Guedj (2014). ]

Que les procrastinateurs de tout poil dans la main se rassurent : selon une étude, l'évolution biologique des espèces favoriserait les éléments les plus paresseux.

Dans une enquête publiée cette semaine dans la revue Proceedings of the Royal Society B, des chercheurs de l'Université du Kansas (Etats-Unis) expliquent avoir analysé le taux de métabolisme – à savoir la quantité d'énergie (en calories) qu'un organisme doit dépenser chaque jour pour survivre – de près de 300 espèces de bivalves et de gastéropodes (fossilisés ou vivants) dans l'océan Atlantique. Une étude qui court sur cinq millions d'années.

Et leurs conclusions en ont surpris plus d'un : «Les organismes qui ont disparu ont tendance à avoir des taux de métabolisme plus élevés que ceux encore en vie. Ceux qui ont moins d'énergie semblent avoir davantage de chances de survivre.» Traduction : un taux métabolique élevé, repéré chez les mollusques les plus actifs, augmenterait le risque de disparition de l'espèce. Inversement, un faible taux, caractéristique des plus oisifs, constituerait une stratégie efficace pour échapper à l'extinction.

Un outil pour anticiper les prochaines extinctions ?

Alors que la théorie de Charles Darwin fait de «la survie du plus fort» la pierre angulaire de l'évolution des espèces, les scientifiques américains avancent donc une tout autre hypothèse, à savoir que les flemmards sont les plus susceptibles de résister au temps – non pas parce qu'ils sont plus forts, mais parce qu'ils «se dépensent» moins : c'est la survie du plus paresseux. Si, évidemment, d'autres facteurs que le taux métabolique entrent en jeu dans cette lutte pour la survie, celui-ci apparaît comme essentiel.

«C'est un autre outil dans la boîte à outils. Cette découverte permettra d'accroître notre compréhension des mécanismes qui régissent l'extinction et de nous aider à mieux déterminer la probabilité qu'a une espèce de s'éteindre», selon les chercheurs, rappelant que l'extinction de masse des animaux a d'ores et déjà commencé

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