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Les femmes qui ont tué le frère de Kim Jong-un «entraînées comme dans James Bond»

La ressortissante vietnamienne Doan Thi Huong est escortée par la police malaisienne après une audience au tribunal de Shah Alam, près de Kuala Lumpur, le 27 juin 2018. [Mohd RASFAN / AFP]

Les deux jeunes femmes accusées d’avoir tué le demi-frère du dirigeant nord coréen dans un aéroport, en février 2017, comparaissent depuis fin juin devant la justice malaisienne. 

Le procureur a lancé, à leur sujet : «On ne voit ce genre d'assassinat que dans les films de James Bond». Wan Shaharuddin Wan Ladin en est persuadé : les accusées, Siti Aisyah, indonésienne et masseuse, et Doan Thi Huong, vietnamienne et actrice, sont des tueuses bien entraînées. «Aucune place pour l'échec. Elles savaient ce qu'elles avaient à faire et y sont parvenues», a-t-il estimé.

Le 13 février 2017, Kim Jong-nam, 45 ans, et demi-frère aîné du célèbre dirigeant nord-coréen Kim-Jong-un, attendait son vol pour Macao à l'aéroport de Kuala Lampur, en Malaisie. Il avait alors été attaqué par deux femmes qui avaient aspergé son visage d'un puissant agent neurotoxique, classé arme de destruction massive. L'attaque n'avait duré que quelques secondes, mais elle fut fatale à  Kim Jong-nam, qui décéda 20 minutes plus tard dans l'ambulance qui l’emmenait à l'hôpital. Les deux femmes, âgées d'une vingtaine d'années, sont arrêtées peu après. 

Une défense bancale

Siti Aisyah et Doan Thi Huong, qui clament leur innocence, se disent victimes d’une «farce du style caméra cachée», orchestrées par quatre nord-coréens qui leur auraient demandé d'administrer «une huile pour bébé» dans le cadre d'une sorte de jeu télévisuel. Le procureur ne croit pas à cette version car selon lui, les jeunes femmes n’auraient pas appliqué le produit directement dans les yeux de Kim Jong-nam et ne se seraient pas lavé les mains dans la foulée.

Aucun des quatre nord-coréens mentionnés par les jeunes femmes n'a pu être interpellé. D'après le Washington Post, ils avaient été filmés par une caméra de surveillance dans un café, en train de donner un sac plastique à Thi Huong avant l'agression.

La Corée du Sud et les États-Unis soupçonnent Pyongyang d'avoir commandité le meurtre, car Kim Jong-nam, en tant que frère aîné du dirigeant nord-coréen, aurait pu être considéré comme le légitime héritier au trône, avant de tomber en disgrâce en 2001, après avoir été arrêté à Tokyo avec un faux passeport pour aller à Disneyland.

Les deux prévenues risquent la peine de mort.

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