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Birmanie : l'ONU demande la libération «immédiate» des journalistes de Reuters 

La cheffe de l'ONU pour les droits de l'Homme Michelle Bachelet à Genève le 3 septembre 2018  [Fabrice COFFRINI / POOL/AFP] La cheffe de l'ONU pour les droits de l'Homme Michelle Bachelet à Genève le 3 septembre 2018 [Fabrice COFFRINI / POOL/AFP]

La cheffe de l'ONU pour les droits de l'Homme, Michelle Bachelet, a demandé lundi la libération «immédiate» des deux journalistes birmans de l'agence Reuters condamnés lundi en Birmanie à 7 ans de prison pour avoir enquêté sur un massacre de musulmans rohingyas par l'armée.

«J'ai été choquée. (...) Tout le procès était une parodie de justice», a déclaré à un pool de journalistes Mme Bachelet, qui a pris ses fonctions lundi à Genève.

«Je pense que l'information qu'ils ont donnée sur le massacre était d'intérêt public», a-t-elle ajouté.

«Leur condamnation fait suite à un processus juridique qui a clairement violé les normes internationales. Elle envoie le message à tous les journalistes de Birmanie qu'ils ne peuvent pas opérer sans crainte, mais qu'ils doivent plutôt choisir entre l'autocensure ou le risque de poursuites judiciaires», a-t-elle estimé.

Une libération «sans condition»

«J'exhorte donc le gouvernement de Birmanie à les libérer dès que possible, immédiatement», a-t-elle dit, indiquant peu après dans un communiqué qu'elle appelait à une libération «sans condition».

Mme Bachelet, qui succède au Jordanien Zeid Ra'ad Al Hussein, a par ailleurs annoncé que le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme allait publier ces prochains jours un rapport sur la liberté d'expression en Birmanie.

Les deux reporters, Wa Lone et Kyaw Soe Oo, en détention préventive depuis décembre, ont été condamnés lundi à sept ans de prison pour avoir «tous deux porté atteinte au secret d'État», en s'étant procuré, selon l'accusation, des documents relatifs aux opérations des forces de sécurité birmanes dans l’État Rakhine.

Ils enquêtaient sur un massacre de membres de la minorité musulmane dans le village de Inn Dinn. Quelques jours après leur arrestation, l’armée a reconnu que des soldats et des villageois bouddhistes avaient tué de sang-froid des captifs rohingyas le 2 septembre 2017, et sept militaires ont été condamnés à dix ans de prison pour ce massacre.

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